Analyse textuelle

novembre 20, 2018 Non Par admin

Analyse de la brochure de l’abbaye du Mont-Saint-Michel

Introduction

Dans ce travail, nous étudierons une brochure touristique de l’abbaye du Mont-Saint-Michel, qui donne des informations de base sur l’architecture et sur l’histoire de ce monument médiéval de la Normandie, ainsi que sur le culte de Saint-Michel lui-même. En procédant de partie en partie, nous étudierons dans ce textel’emploi des temps verbaux, la présence ou l’absence des différentes modalités, et nous essayerons aussi de relever les indices de personnes, de temps et de lieux. Notre objectif est de montrer, à partir des conclusions de ces relevés, quels sont les particularités stylistiques de cette brochure, les stratégies utilisées par son auteur pour orienter, voire impressionner le lecteur, pour définir quels sontles spécificités de ce genre de textes en général, en le distinguant notamment des publicités et des textes purement informatifs, scientifiques.

Première partie – « Histoire »

Commençons l’analyse par l’identification des temps verbaux. Dans cette première séquence de la brochure, l’auteur en utilise trois, dans l’ordre de leur apparition : le passé simple (par exemple : « devint »,« résistèrent », « fut utilisée »), l’imparfait (ex. : « se développait », « voyaient ») et le présent (ex. : « est », « ne sont pas », « est inscrit »).
Il est intéressant de voir comment l’emploi des temps verbaux reflète le changement de thème : dans la première partie de ce sous-chapitre de la brochure, on relate brièvement l’histoire de l’abbaye jusqu’à ce qu’il ne devienne monument historique, celaavec la plupart des verbes au passé simple ; cependant, dans la seconde partie, qui commence par « Depuis, les travaux ne sont pas interrompus… », c’est le présent qui domine comme temps verbal, accompagné d’un seul verbe en imparfait, qui explique un détail dans le passé. Ainsi, nous pouvons constater que le début du passage, qui raconte des événements historiques, éloignés dans le temps dumoment de l’énonciation, est plutôt un récit, le passé simple étant aussi un temps de récit ; tandis que sa seconde partie, qui donne des informations actuelles, probablement toujours valables au moment de l’énonciation, ressemble plus à un discours, le présent s’intégrant également au système du discours.
Attaquons maintenant le sujet des marques indicielles, en précisant tout d’abord que dans cetteséquence, les marques de la personne de l’énonciateur et de l’énonciataire sont absentes. Il n’y a aucune trace qui signale la présence d’un destinataire ou d’un destinataire du message : il n’y a pas de lien direct entre l’auteur et le lecteur. Celui-ci n’est pas adressé, celui-là ne donne aucun signe de sa subjectivité. Ce caractère impersonnel est justifié par le contenu du texte, étant donnéqu’il s’agit d’un passage narratif, dont le but est de transmettre des informations précises le plus objectivement possible.
Toutefois, le mot « visiteurs » apparaît une fois, mais pas comme apostrophe, uniquement comme la dénomination d’un groupe de personnes quelconques. Le lecteur ne s’identifie pas forcément à l’ensemble des individus désignés par ce terme. Bref, malgré la présence de ce mot,c’est une séquence plutôt impersonnelle, rédigée dans style officiel.
Voyons les indices de lieu. Nous en avons trouvé sept : « sur le Mont-Tombe », « à l’abbaye », « en contre-bas », « au pied du rocher », « sur l’ensemble du site », « la Jérusalem céleste », « sur terre ». Il est visible que parmi les éléments de cette liste, aucun n’est déictique, toutes ses références spatiales sontanaphoriques, certaines renvoient à une réalité co-textuelle (ex. : « la Jérusalem céleste »), d’autres aux différentes parties du l’abbaye ou de son entourage, donc aux éléments contextuels (ex. : « en contre-bas »). L’absence du deixis est aussi une conséquence de la situation de communication : la brochure ne peut pas créer de véritable lien entre le locuteur et l’interlocuteur.
Continuons…