Analyse de a toi marie-lou
PRÉPARATION À L’ÉPREUVE DE FRANÇAIS
EXEMPLE D’UNE INTÉGRATION TRÈS RÉUSSIE DES CONNAISSANCES LITTÉRAIRES 1
LES EXERCICES DE FRANÇAIS DU CCDMD www.ccdmd.qc.ca/fr
PRÉPARATION À L’ÉPREUVE DE FRANÇAIS
Contenu : connaissances littéraires
Exemple d’une intégration très réussie
a a a a a a a a a a a a a a a a a a a a a a a a a a a a a a a a a a
des connaissances littéraires
La correction del’épreuve distingue les connaissances littéraires formelles, c’est-à-dire
les procédés langagiers et autres éléments relatifs à la forme, et les connaissances littéraires
générales : autres oeuvres, courants ou tendances littéraires, recours à des connaissances
culturelles et sociohistoriques qui conviennent au sujet de rédaction. (Pour
en savoir plus, voir Notions utiles et conseils pratiques sousle titre Connaissances
littéraires de la section Contenu.)
Pour bien observer l’intégration des connaissances littéraires, nous reproduisons ici
l’ensemble d’une excellente dissertation. On peut consulter les textes sur lesquels
elle porte sous le titre Exemples complets de dissertations dans la section Qu’estce
que l’épreuve ?
SUJET : Est-il juste d’affirmer que Madeleine et Léopold sont despersonnages qui sont
résignés à leur sort ?
Lui-même issu d’un quartier populaire montréalais, Michel Tremblay met en scène, dans
son théâtre comme dans ses récits, des personnages québécois d’une grande vérité dans leur
langage, mais aussi des êtres émouvants souvent marqués par une grande misère affective…
Au point de secouer le public, comme l’avait fait dans les années 60 sa premièrepièce,
Les Belles-soeurs. Des personnages vrais et désespérés, on en retrouve dans chacun des
extraits des pièces à l’étude : Le Vrai Monde ? et À toi pour toujours, ta Marie-Lou. Mais estil
juste d’affirmer que Madeleine et Léopold sont résignés à leur sort ? Nous répondrons à
cette question en observant que si tous les deux ont dû accepter des conditions de vie pénibles,
ils demeurent despersonnages révoltés. Enfin, nous déterminerons si la résignation
les définit plus que la révolte.
Il ne fait pas de doute que les deux personnages ont dû se résigner à des conditions d’existence
particulièrement pénibles. Dans la première partie de son monologue, Madeleine ne
fait pas un bilan positif de sa vie marquée par l’ennui, la maladie et l’angoisse. Au départ, elle
confie à Claude : «Quand ton père est disparu depuis des jours pis que ta soeur est partie
travailler, ça m’arrive de m’ennuyer. C’est sûr. » (l. 5-6) Elle témoigne d’une solitude qui la
laisse inactive : « La télévision est plate, la lecture m’a jamais beaucoup intéressée… » (l. 16-
17). De plus, la pauvre vit avec l’inquiétude de la maladie : « […] j’me retrouve immanquablement
ici, dans le salon, sur le sofa,avec les mains croisées sur les genoux pis un verre de
lait […] au cas où une douleur me prendrait… » (l. 9-11) Cette douleur, c‘est ce qu’elle
appelle son « mal au côté » (l. 22). Sa souffrance est aussi reliée à la peur (l. 14) et à
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de Madeleine : « Silence. On la sent angoisser. » (l. 19-20) Pour sa part, le Léopold d’À toi
pour toujours… se perçoit aussi comme victime de ce qui l’entoure. Il se sent en particulier
exploité par son patron :
Ça fait vingt ans que j’travaille pour c’t’écoeurant-là… Pis j’ai rien que quarantecinqans…C’est quasiment drôle quand tu penses que t’as commencé à travailler
pour un gars que t’haïs à l’âge de dix-huit ans pis que t’es t’encore là à le sarvir.
(l. 7-8-9)
Même s’il a la chance d’avoir un emploi régulier, il souffre d’être déshumanisé, esclave de sa
machine : « Tu viens que t’es tellement spécialisé dans ta job steady, que tu fais partie de ta
tabarnac de machine ! C’est…