Albert camus – chapitre 6 partie 1
Introduction :
L’extrait étudié ce situe dans la première partie du livre de Albert Camus intitulé « L’étranger » et plus précisément dans le Chapitre 6.
Je vais donc vous présenter une analyse en trois parties traitant tout d’abord le sujet de la place d’Etranger de Meursault dans cet environnement qui lui est hostile puis le parcours initiatique de Meursault et enfin la dimension tragique dupassage.
Pour situer ce passage dans le texte nous pouvons dire que nous sommes le dimanche où Meursault a été invité au cabanon de Masson et sa femme, par Raymond, l’ami de Masson. Meursault et Raymond rencontrent à plusieurs reprises l’amant de l’ancienne femme de Raymond seul ou en groupe. Au cours d’une rencontre avec les deux arabes Raymond est blessé et doit donc retourner au cabanon sefaisant subtiliser son revolver par Meursault qui retourne seul sur la plage.
Des éléments d’accusation ont déjà pris forme : le port du revolver, la décision de retourner vers la plage… qui conduisent au drame. Le texte est situé à un point stratégique de l’œuvre : la vie de Meursault va basculer à cause du meurtre de l’Arabe, c’est pourquoi ce passage est situé à la fin de la première partie.Nous allons donc nous interroger sur le rôle de ce chapitre dans l’ouvrage.
I/ Meursault, Un corps étranger dans un environnement hostile.
Tout d’abord, on est dans un long récit où Meursault raconte comment des circonstances indépendantes de ses volontés l’ont amené au meurtre.
Meursault est revenu vers la source parce qu’il avait trop chaud : en effet, il vit au niveau de son corps et donc auniveau de ses envies. Meursault a personnifié la chaleur pour souligner le fait que la chaleur était atroce : « son grand souffle chaud », « triomphait », « toute une plage vibrante de soleil se pressait derrière moi. », « s’opposait », « s’appuyait », « respiration », « haletait ». (La mer est elle-même prise par la chaleur.)
La personnification donne l’idée de quelquechose de vivant qui peutavoir une influence néfaste sur Meursault.
D’autres images et hyperboles sont employées pour bien nous faire ressentir ce que ressent le personnage : « plage vibrante de soleil », « brûlure du soleil », « océan de métal bouillant », « la mer a charrié un souffle épais et ardent », « l’ivresse opaque qu’il me déversait », « le ciel s’ouvrait sur toute son étendue pour laisser pleuvoir du feu », ona quelque chose des Enfers, de l’Apocalypse, de fin du monde et une espèce de démesure. -> Ceci contribue donc à l’environnement hostile.
L’espace perd ses points de repère : avec ce mélange chaleur-eau, on a l’impression que la mer et le ciel se confondent avec la chaleur alors qu’auparavant, avant de déjeuner, la mer le rafraîchissait.
L’espace perd ses points de repère : avec ce mélangechaleur-eau, on a l’impression que la mer et le ciel se confondent avec la chaleur alors qu’auparavant, avant de déjeuner, la mer le rafraîchissait.
Le personnage perd le sens de la vue : on a deux fois le verbe « devinait », ce qui montre que Meursault perd la perception de l’espace.
II/ Un parcours initiatique
Dans un premier temps, il essaye de combattre la chaleur, on a une réaction de tensiondu personnage déjà exprimée par l’expression « son front se gonfle sous le soleil » qui est une réaction de défense. Seconde étape dans les sensations physiques avec le début de la perte de perception visuelle : lorsqu’il voit l’Arabe, il y a en même temps une perception et un espèce de voile qui la rend difficile. Tout est centralisé sur le visage, autour des yeux, et ainsi, on remarque beaucoupmieux la croissance de sa souffrance, de l’hostilité du monde.
Les expressions « au même instant » et « d’un coup » montrent qu’il perd d’un seul coup et complètement sa conscience. On retrouve les notions précédentes d’eau avec la sueur et de chaleur avec la sueur. Parallèlement, on a la restriction des perceptions du monde et une insistance sur l’attaque du regard (« ronger » … « sel »)….