A une passante , baudelaire
A une passante, Baudelaire
I) La rencontre amoureuse
Cette rencontre se réalise dans un contexte sonore. Le contexte va être souligné par son aspect déplaisant. C’est tout le vacarme de la ruemoderne qui est exprimé d’abord:
– par la personnification de la rue
– par la distance entre le sujet « la rue » et le verbe « hurlait », comblé par la présence de l’adjectif « assourdissante »- par deux hiatus (succession de deux voyelles appartenant à des syllabes différentes, ici « rue assourdissante » et « moi hurlait ») qui sont, eux aussi évocateurs de vacarme. Il est important dès lepremier vers de faire saisir que si la rencontre, la communication entre le poète et la passante ne passe que par le regard, c’est que la communication verbale est impossible.
La présenceexceptionnelle de la passante est d’abord marquée par l’insistance que met le poète à souligner son allure par le rythme ample de la phrase qui s’étend sur quatre vers et qui contient son portrait enmouvement. Le vers 2 est ponctué de façon à délimiter des groupes de longueur croissante et précède la régularité des vers 3 et 4. Dans le vers4, les quatre groupes de trois syllabes impriment rythmeset harmonies de la démarche. Quant au vers 5, il constitue du point de vue de la structure une sorte d’enjambement sur le deuxième quatrain et surtout élargit le portrait en apportant des élémentsd’ordre moral. Ici, la beauté morale se joint à la grâce du corps et aboutit à l’idéalisation de la beauté dans l’expression « avec sa jambe de statue ». Dans le 1er quatrain, il faut aussi retenirl’expression « en grand deuil » qui évoque la tristesse et le malheur. Baudelaire a expliqué que la notion de tristesse accompagne pour lui celle de beauté.
a) Les circonstances de la rencontre
b) Lecaractère fugace et éphémère du coup de foudre
II) Les réactions et réflexions du poète
a) Réactions
Le narrateur, face à cette apparition, ne peut être qu’un spectateur « paralysé », « fasciné »,…