A. smith

septembre 25, 2018 Non Par admin

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Comme c’est ainsi par traité, par troc et par achat que nous obtenons des autres la plupart de ces bons offices qui nous sont mutuellement nécessaires, c’est cette même disposition àtrafiquer qui a dans l’origine donné lieu à la division du travail. Par exemple, dans une tribu de chasseurs ou de bergers, un individu fait des arcs et des flèches avec plus de célérité et d’adressequ’un autre. Il troquera fréquemment ces objets avec ses compagnons contre du bétail ou du gibier, et il ne tarde pas à s’apercevoir que, par ce moyen, il pourra se pro¬curer plus de bétail et de gibierque s’il allait lui-même à la chasse. Par calcul d’intérêt donc, il fait sa princi¬pale occupation des arcs et des flèches, et le voilà de¬venu une espèce d’armurier. Un autre excelle à bâtir et àcouvrir les petites huttes ou cabines mobiles ; ses voisins prennent l’habitude de l’employer à cette be¬sogne, et de lui donner en récompense du bétail ou du gibier, de sorte qu’à la fin il trouve qu’ilest de son in¬térêt de s’adonner exclusivement à cette besogne et de se faire en quelque sorte charpentier et constructeur. […] Ainsi, la certitude de pouvoir troquer tout le pro¬duit de son travailqui excède sa propre consommation, contre un pareil surplus du produit du travail des autres qui peut lui être nécessaire, encourage chaque homme à s’adonner à une occupation particulière et àcultiver et à perfectionner tout ce qu’il peut avoir de talent et d’intelligence pour cette espèce de travail. […]
Puisque c’est la faculté d’échanger qui donne lieu à la division du travail,l’accroissement de cette division doit, par conséquent, toujours être limité par l’éten¬due de la faculté d’échanger, ou, en d’autres termes, par l’étendue du marché. Si le marché est très petit, per¬sonne nesera encouragé a s’adonner entièrement à une seule occupation, faute de pouvoir trouver à échan¬ger tout le surplus du produit de son travail qui excè¬dera sa propre consommation, contre un pareil…