Prépabac

novembre 23, 2018 Non Par admin

Flaubert est l’écrivain de l’art difficile, simple est compliqué à la fois. Sa conception de l’écriture est « le fond, la forme, le style ». Face à ce monde éprouvant pour une sensibilité d’écorché vif comme celle de Flaubert, nous éprouvons une intense impression d’harmonie et de beauté. C’est que l’artiste a toujours cherché une parfaite appropriation du mot à l’idée exprimée « seul le stylepermet d’échapper à la triste plaisanterie de l’existence » nous dit Flaubert. Le culte de la beauté permet de recomposer une création mal faite ou tous simplement de s’échapper dans le monde des idées pures. Le romancier doit choisir en fonction de l’effet à produire mais de plus dans la juxtaposition des styles il doit trouvé l’accord parfait entre le sujet et les mots pour le dire. Flaubert estavant tout un artiste, un artiste qui est donc sans cesse à la recherche de la beauté. Madame Bovary recèle des aspects réalistes et dans aspects romantiques comme l’œuvre de Flaubert qui oscille elle-même sans cesse de la grisaille à la couleur, de la terne réalité aux fastes de l’imagination. L’une de ses grandes leçon sera  » les œuvres les plus belles sont celles où il y a le moins de matière, plusl’expression se rapproche de la pensée plus le mot colle dessus et disparait, plus c’est beau. C’est pour cela qu’il n’y a ni beaux ni vilains sujets et qu’on pourrait presque établir comme axiome, en se posant au point de vue de l’art pur, qu’il n’y en a aucun, le style étant à lui tout seul une manière absolue de voir les choses ». Flaubert voit la beauté du roman par son style d’écriture, ensubstance il affirme que Madame Bovary n’étant pas une belle histoire en soi (l’intérêt d’un livre ne réside pas dans son sujet) elle est magnifique de part son style, l’auteur dira  » ce qui me semble beau, ce que je voudrait faire, c’est un livre sur rien, un livre sans attache extérieur, qui se tiendrait de lui-même par la face interne de son style, un livre qui n’aurait presque pas de sujet oùle sujet serait presque invisible ». En ce sens il serait très proche de l’art pour l’art. Proust à suffisamment montré comment l’écriture flaubertienne tend avant tout à établir sa propre solidité, et cela notamment en liant les phrases entre elles par le pronom personnel, el les maçonnant à l’aide de conjonctions, en les soutenant par un rythme marqué, en rejetant à la fin des phrases lesadverbes et surtout en recouvrant à l’emploi de verbes simples (le verbe « avoir », si solide, est employé constamment là où un écrivain de second ordre chercherait des nuances plus fines) « les maisons avaient des jardins en pentes », « les quatre tours avaient des toits pointus ». Le lecteur sans s’en rendre compte, sans savoir, sans comprendre, a subit la toute puissance influence du style, l’illuminationde l’art qui éclaire toute les pages du livre. « Hors le style, point de livre » telle pourrait être sa devise, il pense en effet que la toute première préoccupation d’un artiste doit être de faire beau car, la beauté étant une vérité par elle-même, ce qui est beau est toujours vrai, tandis que ce qui est vrai peut n’être pas toujours beau. Le style dont rêve Flaubert est une souplesse de langue etune profondeur de vue sans cesse reculée, il va réussir à créer de la beauté là où personne ne pourrait l’imaginer il est une sorte de poète romancier l’une des ces citations qui explique tout de sa conception de la beauté est la suivante « J’en conçois pourtant un moi, un style qui serait beau, que quelqu’un fera quelque jour et qui serait rythmé comme le vers, précis comme le langage des sciences,et avec des ondulations, des ronflements de violoncelle, des aigrettes de feu, un style qui vous entrerait dans l’idée comme u coup de stylet, et où votre pensée voguerait enfin sur des surfaces lisses, comme lorsqu’on file sans un canot avec un bon vent arrière ». Flaubert est avant tout un artiste, est une œuvre sans beauté pour lui n’est qu’une simple ébauche.

Bien que le style soit l’une…