Candide
Le voyage initiatique de Candide
Chapitre II- Description du conte
3-Défense des valeurs humaines impérissables
c – Critique de l’esclavage (voir extrait 3 aux annexes)
Après l’heureuse étape del’Eldorado, pays où tout semble bien, l’infatigable Candide entame la deuxième partie de son périple. Il découvre la réalité amère de l’esclavage à Surinam en s’étant confronté à un nègre pauvre,mutilé et se trouvant sous la puissance absolue d’un maître. Nous essayerons d’étudier dans cet extrait, les moyens et la force argumentative mis en œuvre pour dénoncer l’esclavage.
i – Du constat àl’ironie
Le récit est fait apparemment dans une tonalité neutre de la part de l’auteur ainsi que dans une acceptation frappante de son sort de la part du nègre. L’auteur donne à voir le spectacle dans unesobriété sans nuance. Le discours explicatif du nègre tend plutôt à la résignation et à la soumission aux usages et à la réglementation. Le personnage est présenté sans aucune pitié dans la mesure oùon constate une objectivité de la description quant à l’aspect vestimentaire et aux parties qui manquent à son corps : ” il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite”(l’extrait). Lenègre en commentant les conseils de sa mère, qui prétendait suite à la vente de son fils aux blancs faire fortune, qu’il ne sait pas s’il a vraiment fait leur fortune : ” Hélas ! Je ne sais pas sij’ai fait leur fortune, mais ils n’ont pas fait la mienne” (fortune de son père et de sa mère). Ce raisonnement dit sans passion, sans révolte relate l’histoire de l’esclavage (condition de tous lesesclavages à cette époque). Doit on alors penser que Voltaire reste froid devant le tableau qu’il nous montre ici ? Derrière le constat se cache habituellement l’ironie révélatrice.
La première phase dupassage qui présente le nègre donne la priorité au manque au niveau vestimentaire et laisse le manque au niveau de corps au second lieu. Il y a là une distorsion qui insiste sur la situation…