Le cid
Les stichomythies des premiers vers font appelle a l’émotion de Chimène et Don Digèue , leur désir de s’imposer, leur conviction de défendre la cause la plus juste. Chimène demande justice pour l’assassinat de son père : «Sir, Sir, justice » et Don Diègue détruit tout ces arguments en demandant qu’on l écoute, qu’on entende sa défense : Ah ! Sire, écoutez-nous.
1. Arguments deChimène pour faire arrêter Rodrigue ?
* Description sanguinolente de son père mort pour impressionner le roi.
* Elle vante son père pour montrer au roi qu’il a beaucoup perdu en la mort du comte (armée).
* Le meurtre a été commis dans la cour (terrain neutre).
* Elle s’effondre pour paraître éplorée et orpheline aux yeux du roi ( » ton roi te veut servir de père « ) mais aussivengeresse. (En histoire, une veuve ou une orpheline doit se mettre sous la tutelle du suzerain du mort pour ne pas perdre son fief qui pourrai être confisqué par un voisin)
* Le roi ne comprenant pas l’esprit vengeur elle s’y remet de plus belle (la plaie de son père devient une bouche, …)
* Elle menace le roi car son père était important (guerre civile).
2. Arguments de Don Diegue ?
?Il détruit tous les arguments de Chimène.
? Le comte l’a privé de son honneur ce qui est égal à la mort pour les chevaliers.
? Don Gormas s’en est pris au roi en le frappant lui, Don Diegue. (décision du roi pour l’éducation de son fils)
? Don Diegue a été giflé dans la cour (terrain neutre)
? Rodrigue peut prendre la tête de l’armée pour défendre le royaume des Maures.
* A la finde la scène, le roi ne prend pas de décision immédiate.
a) Le roi metteur en scène
Le roi est ici investi du pouvoir judiciaire. En tant que tel, c’est devant lui que se présentent les deux parties. Chimène est plaignante, don Diègue défenseur de son fils. Chimène demande justice pour l’assassinat de son père. Don Diègue demande à ce qu’on l’ « écoute », à ce qu’on « entende » sa défense.L’un et l’autre se jettent aux pieds du roi ou manifestent, dans leur discours, une attitude de supplication, en rappelant la grandeur du roi et son devoir de justice. La supplication et l’honneur rendu au roi (sire, votre sceptre, un roi doit la justice) forment la captatio de chacun des discours. Cette captatio est relayée, dans le discours de Chimène, par l’affirmation réitérée de lapuissance et de la grandeur du roi (« votre puissance », « couronne », « votre grandeur »).
En tant que président d’une cour de justice, le roi accepte de les entendre et leur donne la parole en privilégiant l’accusation (à Don Diègue : vous parlerez après, ne troublez pas sa plainte). Les stichomythies des premiers vers disent l’émotion des deux plaignants, leur désir de s’imposer, leur conviction dedéfendre la cause la plus juste.
Effectivement, le désordre initial (phrases entrecoupées, injonctions désordonnées) est ordonné par le roi qui donne la parole alternativement à l’un et à l’autre. « Vous parlerez après… ». Après la séance, le roi réclame une pause pour prendre une décision avec son conseil.
b) Les limites du judiciaire
En revanche, le problème réside justement dans lapersonne du roi. Il est juge et roi. En tant que roi, il est (dans Le Cid), dépendant d’un héros qui le défende. Cette défense est plus importante que la loi puisqu’elle conditionne la sécurité du pays. le juge est donc très intéressé dans le débat. Le comte mort, seul Le Cid apparaît comme un héros valable. La rhétorique judiciaire est donc perpétuellement « brouillée »
par des élémentsdélibératifs : quel est l’intérêt du roi ?
par des éléments épidictiques : quel est le plus grand héros ?
c) La loi et la coutume
Chimène, initialement, insiste sur la grandeur du crime : le meurtre, assorti du préjudice à l’égard de l’Etat car c’est le meurtre du « soutien » du roi. Le crime, présenté ainsi, doit être puni, selon une « justice » qui dépasse les prérogatives royales (« un roi doit la…