Apollinaire
Il naît à Rome d’une mère issue de la noblesse polonaise, Angelica Kostrowicka, et de père inconnu, peut-être un officier italien. Il arrive en 1887 à Monaco, puis poursuit des études aux lycées deCannes et de Nice. En 1899, il passe l’été dans la petite bourgade wallonne de Stavelot, un séjour quitté à « la cloche de bois »: ne pouvant payer la note de l’hôtel où Apollinaire réside avec son frèreet sa mère, la famille doit quitter la ville en secret et à l’aube. L’épisode wallon féconde durablement son imagination et sa création. Ainsi de cette époque, le souvenir des danses festives decette contrée : » C’est la maclotte qui sautille … », dans « Marie » ainsi que l’emprunt au lexique dialectal wallon.
En 1901-1902, il est précepteur dans une famille allemande. Il tombe amoureux de lagouvernante anglaise Annie Playden, qui ne cessera de l’éconduire, et qui inspirera « La chanson du mal-aimé ». C’est la période « Rhénane » dont ses receuils portent la trace (« La lorelei », »Schinderhannes »…). Lorsque Annie quitte la famille allemande, excédée par les assauts incessants du jeune Guillaume, il la suit en vain jusqu’en Angleterre, et Annie part pour l’Amérique en 1904, s’éloignantdéfinitivement de lui. Le poète célèbrera sa relation avec Annie et la douleur de la rupture dans de nombreux poèmes, dont Annie et surtout « La Chanson du mal-aimé ».
Entre 1902 et 1907, il travaillepour divers organismes boursiers et commence à publier contes et poèmes dans des revues. En 1907, il rencontre le peintre Marie Laurencin, avec laquelle il entretiendra une relation pleine d’émulationet d’orages. Il décide de vivre de sa plume. Il se lie d’amitié avec Picasso, Derain, de Vlaminck et le douanier Rousseau, se fait un nom de poète, de journaliste, de conférencier et de critiqued’art. En septembre 1911, soupçonné dans le vol de statuettes au Louvre, il est emprisonné durant une semaine à la prison de la Santé; cette expérience le marquera. En 1913, il publie « Alcools », somme…