Résoudre les problèmes techniques
Résoudre les problèmes techniques des élèves
Les programmes de l’EPS au collège (2008) précisent que les compétences attendues dans les APSA se définissent entre autres de capacités et qu’il « s’agit d’habiletés, de techniques, de savoir-faire ». De même, les lycéens doivent « progressivement maîtriser des techniques spécifiques aux APSA » (Annexe des programmes d’EPS au lycée, 2002). Danscette perspective, la pratique en EPS doit contribuer à la construction par les élèves de nouvelles coordinations motrices, spécifiques aux APSA en vue d’élever le niveau de performance de ces derniers. Les recherches dans le domaine de l’apprentissage moteur offrent parfois des approches contrastées mais force est de constater qu’elles convergent vers certaines procédures d’enseignement (EPS etapprentissage moteur, Fargier, 2006). Ainsi, qu’elles soient cognitives ou écologiques, toutes opèrent un consensus autour de l’importance de la gestion de la difficulté de la tâche, de la progressivité, de la variabilité, des feedbacks et de la répétition (que nous aborderons dans une partie ultérieure).
1/ Gérer la difficulté et la progressivité de la difficulté de la tâche
Ainsi, pour permettre àun élève de construire une nouvelle habileté motrice, il est tout d’abord nécessaire que la situation d’apprentissage soit adaptée aux caractéristiques de l’élève et lui pose un problème qu’il ne pourra surmonter qu’en transformant son organisation gestuelle (Famose, Apprentissage moteur et difficulté de la tâche, 1990). Par exemple, pour obliger un élève à tendre ses jambes lors de l’exécutionde la roue, on peut lui demander de réaliser celle-ci le long d’un mur. Temprado (« Approche dynamique des coordinations motrices, prolongements pour l’apprentissage des habiletés motrices en EPS », Revue EP.S, n°305, 2004) précise à cet égard que l’enseignant doit gérer avec clairvoyance certains paramètres de contrôle, qui vont permettre ou interdire une éventuelle transformation motrice (i.e.force, vitesse, fréquence du geste). Ce dernier illustre ainsi qu’un élève débutant en volley-ball ne quittera sa motricité mono-bloc (synchronisation des segments) qu’à condition d’être placé dans une situation où la force à produire reste faible (distance par rapport au filet et hauteur de celui-ci limitées). De même, un élève débutant en sport de raquette le restera tant que la vitesse du jeu nesera pas adaptée (en jouant par exemple sur la taille et la consistance des balles utilisées). Ce n’est que progressivement que la difficulté de la tâche évoluera au fur et à mesure des progrès techniques de l’élève. Un élève en natation ne sera par exemple mis en situation de chronométrage qu’une fois qu’il aura réussi à modifier sa technique de nage sur de faibles allures.
2/ Gérer lavariabilité de la tâche
Dans les activités ouvertes, caractérisées par une grande incertitude environnementale, il semble par ailleurs nécessaire que les tâches imposées à l’élève offre progressivement une variabilité de plus en plus grande. Par exemple Buekers (in Apprentissage moteur et conditions d’apprentissage, 1995) présente des résultats comparant les performances de deux groupes de sujets en tirau basket-ball. Le premier groupe bénéficie d’une pratique variable (tir à 3, 3.70, 4.70 et 7.30m), et le second d’une pratique fixe (3.70m). Les sujets réalisent en tout autant d’essais, quel que soit leur groupe. Les deux groupes réalisent ensuite un test de transfert à une distance nouvelle. Les résultats montrent que le groupe à pratique fixe obtient de meilleures performances durant lessessions d’apprentissage. Néanmoins le groupe à pratique variable se montre supérieur lors du test de transfert. La variabilité de la pratique ne renforce ainsi pas la performance dans une tâche spécifique, mais la transférabilité de l’habileté à une classe de tâches voisines.
3/ l’importance des feed-backs
Aussi, en plus d’être adaptée, progressive et peu à peu variables, les situations…