Impromptu, musset- analyse
Qu’est-ce que la poésie ?
IMPROMPTU, Alfred de Musset
« Impromptu » est un texte très court qui présente une définition de l’art poétique. Ecrit en 1839, il paraît en 1852 dans un recueil appelé Poésies nouvelles. Ce poème a une forme brève, 12 vers (alexandrins et octosyllabes) et donne une définition de la poésie dans laquelle le terme « impromptu » dénote une certaine particularité. Eneffet, ce texte pose le problème de l’inspiration, mais aussi de la difficulté du travail poétique.
1- « impromptu » signifie « qui est fait sur le champ et sans préparation, à l’improviste. Ici, c’est une petite pièce en vers, réalisée rapidement. Le texte de Musset est bref mais certaines caractéristiques poétiques semblent avoir été travaillées: en effet, on peut remarquer un premier travail sur laversification: les rimes tout d’abord, qui sont des rimes plates, avec une alternance de rimes masculines et féminines. De plus la plupart de ces rimes sont suffisantes excepté pour « pourtant et « instant », « hasard » et « regard ». Un octosyllabe est mis en avant-« Faire une perle d’une larme »- Par ailleurs, il y a une recherche dans le rythme, puisqu’il y a une alternance de vers sans ponctuationinterne (vers 1, 2, 4, 5, 6, 10, 11) et de vers séparés par des virgules. Le poète a également introduit des énumérations longues (vers 7 et 8), il y a donc un travail de recherche. On remarque aussi une paronomase (paronymes) au vers trois (« incertaine », « inquiète », « immobile »). L’auteur rapproche de nombreux mots : « rire » et « pleurer » (v.7), « éterniser » et « un instant » (v.4), « sourire » et « soupir »(v.8), « crainte » et « charmes » (v.9), « perle » et « larmes » (v.10). A noter l’anaphore du « Faire » aux vers 9 et 10, ainsi que l’allitération en c au vers 6. On constate également un nombre important d’infinitifs (« Chasser » v.1, « fixer » v.1, « éterniser » v.4, « Aimer » v.5, « Ecouter » v.6, « Chanter, rire, pleurer » v.7, « Faire » v.7-8). D’après ce relevé de procédés poétiques, on peut en conclure que lacomposition du poème n’a pas été faite au hasard.
2- Le verbe « Chasser » au vers 1 peut être associé à l’idée de chercher qui est aussi présente dans les verbes « chercher » (v.5) et « écouter » (v.6) ou encore à l’idée de « guetter ».
3- Les verbes à l’infinitif indiquent les différentes actions auxquelles le poète pense quand il écrit. Ces verbes, d’après la définition de Musset, énumèrent lesdifférentes actions de l’art poétique et indiquent les différents domaines dans lesquels Musset trouve son inspiration.
4- L’objet abstrait qui apparaît aux trois premiers vers est la pensée, la mémoire ainsi que la notion de « fixer », puisque le poète lui consacre aussi les trois premiers vers grâce aux mots « tenir » (personnification) et « immobile ». On peut affirmer que la mémoire est l’objetprivilégié de la poésie, soulignée par la personnification au vers 2-« la tenir »- et prolongée au vers 4 en accentuant par l’antithèse -« …éterniser…un instant » la manière dont la poésie peut vaincre le temps.
5- Du vers 1 au vers 4, on peut relever le champ lexical de l’esprit et de l’intellecte avec le verbe « fixer » qui semble être la priorité du poète puisqu’il lui consacre trois vers, repris par »tenir » (v.2) et « immobile » (v.3) et le complément d’or (« or » v.2) qui montre que le domaine intellectuel est précieux; cela ajoute de la richesse et une unité de beau.
ou le champ lexical du temps: en effet, on relève les termes « souvenir » (v.1), « éterniser » et « un instant » (v.4). Le domaine du temps est donc évoqué à deux reprises dans ce poème. Cette dernière antithèse souligne la façon dontla poésie peut vaincre le temps.
6- Dans la suite du texte, on peut relever d’autres champs lexicaux différents:
le domaine intellectuel: le verbe « fixer » qui semble être la priorité du poète puisqu’il lui consacre trois vers, repris par « tenir » (v.2) et « immobile » (v.3) et le complément d’or (« or » v.2) qui montre que le domaine intellectuel est précieux; cela ajoute de la richesse et une…