A l’abandon
Assis sur son fauteuil Voltaire dans son salon haussmannien du XVIe arrondissement, Jacques Bourdillère contemplait la place Victor Hugo à travers la fenêtre. Il repensait à sa rencontre se rappelaitde sa rencontre ? avec sa femme, Berthe Lannis. En effet, cette rencontre si aléatoire est était la meilleure chose qu’il ne lui soit jamais arrivé. Il pensait à cette journée sur la plage deDeauville, allongé sur le sable, ses Ray Ban dorés sur le nez, sa Dunhill à la bouche. Il regardait la mer éblouit par le soleil et le mélange homogène du ciel et de l’eau au loin. Il faisait beau et sessouvenirs d’enfance à la plage revenaient petit à petit. C’était un homme très aisé, ayant vécu toute sa vie au Touquet. Fils d’un avocat et d’une mondaine complètement hystérique, Jacques se sentaitdélaissé dans cette famille plusieurs fois recomposée. Il avait un demi-frère et une sœur. Sa mère s’était séparée de son père quand il avait 8 ans et ne le revit plus jamais après. Elle cherchadésespérément l’amour, mais sans succès. Elle mourra seule. Après la mort de leur mère, Jacques décida de faire des études de droit. Il sortit de la fac avec son diplôme et trouva un poste d’avocat dans uncabinet très réputé à Paris. Il avait 30 ans et n’avait toujours pas trouvé l’amour de sa vie. Il rencontra une belle brune à un rallye organisé par un ami d’enfance. Ils passèrent de longues nuits à cefaire l’amour. Elle était sa maîtresse, jusqu’au jour où il rencontra Berthe Lannis, mannequin et la fille d’un célèbre avocat de l’avenue Marceau, qui avait fait fit irruption dans sa vie. Elle avaittout bouleversé sur son passage, générant autour de lui un tourbillon de folie comme il n’en avait jamais eu. Grande, blonde, superbement racée, une voix de cristal et excentrique en diable, elle étaitla nouvelle recrue de chez Chloé. Ils se rencontrèrent pour la première fois dans un café. Jacques et sa maîtresse déjeunaient à la Rotonde de la Muette, quand cette belle blonde laissa tombé…