Maupassant
Racine – Bérénice – Acte 5- Analyse
– Arsace informe Antiochus du départ de Bérénice, offensée par le silence de Titus. Le dépit a succédé en elle au désespoir et à la fureur destructrice. Elle aécrit à l’empereur. Titus, lui, est retenu par le peuple de Rome qui en l’acclamant le lie irrémédiablement.
– Avec son habituelle naïveté inquiète, Antiochus aperçoit pour lui un espoir dans cedépart tout en sachant que le sort lui est si obstinément défavorable qu’il risque, une fois encore de subir une infortune.
Titus paraît et Antiochus voit ses craintes confirmées. L’empereur l’invite eneffet à le suivre chez la reine pour le faire juge de l’amour qu’il continue de lui porter :
« Pour la dernière fois vous voyiez si je l’aime » (1292)
C’en est trop pour Antiochus : il s’éloigne,refusant d’être plus longtemps le jouet d’un destin qui se rit de lui.
– La scène 5 voit une Bérénice hors d’elle, résolue à partir, non sans avoir affronté Titus et lui avoir jeté au visage, sansréplique possible, toute la haine que lui inspire sa « trahison ». Jouant sur le double registre des larmes (1316) et d’une ironie cinglante, elle fustige les promesses d’amour de Titus
– inscritesdans le décor même du palais (1321-26) – puis la gloire qui en détourne à présent son amant (1331-32), avant de lui tendre la lettre qu’elle lui a écrite et dans laquelle elle redit son désir de mourir.Titus proteste vainement de son amour puis découvrant la teneur de la lettre, interdit à la reine de sortir et réclame Antiochus.
– La scène 6 laisse place à une longue confession de Titus. Cedernier commence par évoquer les douloureux combats intérieurs qui l’ont agité (1369-70). Il se dit enchaîné à son amour au point d’hésiter encore sur son destin et son être même (1384). Repoussantnéanmoins l’idée du mariage, incompatible avec son statut impérial, il conjure la tentation de fuir son état et de céder à Bérénice qui rougirait elle-même de sa lâche conduite (1403). Il suivra son…