Francais sur objectif

septembre 25, 2018 Non Par admin

Langue de spécialté :

« On appelle langue de spécialité un sous-système linguistique tel
qu’il rassemble les spécificités linguistiques d’un domaine particulier. En
fait, la terminologie, à l’origine de ce concept, se satisfait très
généralement de relever les notions et les termes considérés comme
propres à ce domaine. Sous cet angle, il y a donc abus à parler de langue
de spécialité, etvocabulaire spécialisé convient mieux » (Dubois, 1994 :
440).
C’est cette dernière position qu’adopte P. Lerat (1995) qui considère
qu’il ne peut exister à proprement parler des langues de spécialité parce
que les activités humaines ne sont pas strictement cloisonnées ni
cloisonnables. Rejetant de même la notion de technolecte, il suggère qu’il
y aurait avantage à parler de languespécialisée. Néanmoins, il précise :
« Une langue spécialisée ne se réduit pas à une terminologie : elle utilise
des dénominations spécialisées (les termes), y compris des symboles non
linguistiques, dans des énoncés mobilisant les ressources ordinaires d’une
langue donnée. On peut donc la définir comme l’usage d’une langue
naturelle pour rendre compte techniquement de connaissances
spécialisées » (1995 :21).

Quoi qu’il en soit, spécialisée ou de spécialité, il s’agit d’une langue
servant à véhiculer des connaissances spécialisées. A ce titre, elle peut
être opposée à la langue usuelle. Toutefois, il semble que, dans une
taxinomie des discours, il n’y ait pas opposition mais plutôt coexistence
dans la continuité.
Aux fins de la présente étude, il importe de positionner la notion de
languede spécialité par rapport à la langue usuelle. Il apparaît pertinent
ici de distinguer, à l’intérieur de la langue usuelle, entre langue commune
normalement partagée par tous les membres de la communauté
linguistique et langue courante enrichie d’emprunts à des champs
d’expérience spécialisés et utilisée surtout par les classes socioprofessionnelles
favorisées (Galisson, 1979) ou les pluscultivées.
De fait, ni la langue usuelle, ni les langues de spécialité ne sont des ensembles homogènes bien délimités. Dans chacun d’eux, il existe plusieurs niveaux et registres.
On observe que les mouvements entre langue usuelle et langue
spécialisée se font à double sens.
Les spécialistes savent bien que l’appellation commune de « langue de spécialité » désigne de façon commode mais impréciseun ensemble assez hétérogène de réalités de nature différente, chacun privilégiant, en fonction de son expérience et de ses intérêts professionnels, d’enseignement et/ou de recherche, tel ou tel point de vue8. Il n’est donc sans doute pas inutile de consacrer quelques instants à parcourir quelques-unes de ces conceptions, en soulignant leur articulation possible avec les perspectives du Cadre.Dans l’acception sans doute la plus courante et la plus générale, on considérera que constitue une langue de spécialité tout ensemble d’objets linguistiques et/ou langagiers défini par son rapport à une « spécialité »9 . Le français des affaires, le français scientifique et technique, sont ainsi du français de spécialité ; l’anglais juridique, l’anglais médical, de l’anglais de spécialité, etc.L’accent peut être mis, selon les cas, à des fins d’enseignement et/ou de recherche, sur un ou plusieurs des aspects suivants : terminologie du domaine de spécialité ; particularités de mise en oeuvre de telle ou telle catégorie ou structure linguistique dans le discours du domaine (sémantico-syntaxe du groupe nominal ; expression de la modalité ; etc.) ; caractéristiques des genres discursifs outextuels représentatifs du domaine ;etc.
Dans un autre ordre de structuration la langue de spécialité peut aussi être conçue comme langue à ou sur objectifs spécifiques. On parle ainsi de FOS, Français sur Objectifs Spécifiques.La langue spécialité ne se définit plus alors par ses caractéristiques terminologiques, linguisticostylistiques, etc., mais par les conditions de son utilisation prévue,…