La distinction du corps et de l’âme chez spinoza et descartes
Philosophie : La question de l’union de l’âme et du corps, Spinoza face à Descartes
De façon assez évidente nous avons distingué tout au long de l’histoire de l’humanité notre âme ou notre esprit, selon les appellations, qui est constitué de nos pensées, de nos sentiments, de nos croyances, de nos connaissances… de notre corps qui existe physiquement dans l’espace et le temps.
La médecineactuelle a remis en cause cette distinction primaire, en montrant que l’esprit n’était en réalité constitué que de signaux électriques physiques qui se dégradaient comme toute substance matérielle, à l’instar du corps par exemple.
Il est intéressant alors dans ce contexte de revenir sur les positions philosophiques qui étaient tenu à l’époque où l’avancement technique ne nous permettait pas detelles observations. Dans l’opposition théorique entre Descartes et Spinoza nous retrouvons en réalité toutes les questions qui surgissent à nous aujourd’hui, et ils peuvent donc dans une certaine mesure nous aider à comprendre au-delà des faits scientifiques ce que l’on peut dire justement sur l’union de l’âme et du corps, la théorie que l’on peut soutenir sans tomber dans la métaphysique, ce quenos deux auteurs soulignent parfaitement.
Nous commencerons par examiner la position et les arguments de Spinoza, puis nous examinerons celle de Descartes et nous confronterons enfin ces deux positions pour trouver la conclusion qu’il faut en tirer. Le plan se réalisera par le jeu de questions réponses qui permettent une analyse et un déroulement de la pensée clairs et structurés.
Avant toutchose, voici deux textes extraits des œuvres respectives de Spinoza et Descartes qui donnent leurs positions globales sur le sujet étudié, il faut en effet lire directement les auteurs, pour pouvoir comprendre leurs argumentations et analyser alors fort de ces éclaircissements leurs différents points de vue :
René Descartes, Les principes de la philosophie (1647), dans Œuvres et Lettres, Ièrepartie, article 53 et 54, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1953, p 595.
« Premièrement, donc, je remarque une grande différence entre ces trois sortes de notions, en ce que l’âme ne se conçoit que par l’entendement pur ; le corps, c’est-à-dire l’extension, les figures et les mouvements, se peuvent aussi connaître par l’entendement seul, mais beaucoup mieux par l’entendementaidé de l’imagination ; et enfin, les choses qui appartiennent à l’union de l’âme et du corps, ne se connaissent qu’obscurément par l’entendement seul, ni même par l’entendement aidé de l’imagination ; mais elles se connaissent très clairement par les sens. D’où vient que ceux qui ne philosophent jamais, et qui ne se servent que de leurs sens, ne doutent point que l’âme ne meuve le corps, et quele corps n’agisse sur l’âme ; mais ils considèrent l’un et l’autre comme une seule chose, c’est-à-dire, ils conçoivent leur union ; car concevoir l’union qui est entre deux choses, c’est les concevoir comme une seule. Et les pensées métaphysiques, qui exercent l’entendement pur, servent à nous rendre la notion de l’âme familière ; et l’étude des mathématiques, qui exerce principalementl’imagination en la considération des figures et des mouvements, nous accoutume à former des notions du corps bien distinctes ; et enfin, c’est en usant seulement de la vie et des conversations ordinaires, et en s’abstenant de méditer et d’étudier aux choses qui exercent l’imagination, qu’on apprend à concevoir l’union de l’âme et du corps. »
René Descartes, Lettre à Elisabeth, 28 juin 1643, dansCorrespondance avec Elisabeth et Autres Lettres, Flammarion, coll. « GF », 1989, p 73-74.
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Baruch Spinoza, Ethique, IIIème partie, proposition II, démonstration et scolie, traduction de B. Pautrat, Ed. du Seuil, coll. « Points », 1999, p 207-209.
Comment Spinoza résout il le problème des relations entre l’esprit et le corps ?
Spinoza soutient que l’âme et le corps sont une seule…