Les femmes et la politique

septembre 25, 2018 Non Par admin

Les femmes et la politique en France |

Le 21 avril 1944, à la veille de la libération, le Général de Gaulle déclare que les femmes, au même titre que les hommes, sont désormais électrices, mais aussi éligibles, même si à cette époque l’éligibilité est encore très symbolique. C’est une grande avancée dans l’histoire de la femme. Aujourd’hui, à l’aube du XXIème siècle, la femme estdevenue un être à part entière, ayant des obligations, mais aussi des droits. Les mœurs ont changé, permettant une évolution concrète de son rôle.
Mais depuis la révolution de 1789, les françaises sont toujours exclues de la représentation en politique. La France a donc adopté une législation paritariste, pour tenter d’y remédier. Ainsi, la loi du 6 juin 2000 contraint les partis politiques àcompter autant de candidates que de candidats pour les élections qui ont lieu au scrutin de liste. Dans le cas contraires, les partis sont pénalisés par une amende. Cette discrimination positive entraine cependant de vifs débats. Les électeurs et électrices choisissent-ils/elles une femme pour ses véritables compétences en matière de politique, ou pour son statut de femme ? Ces élues représentent-ellesla Nation, comme n’importe quel politique, ou sont-elles élues pour incarner la part féminine de la population ? Cette inégalité face à la politique est visible donc lors des campagnes et à la sortie des urnes, mais elle commence par une approche différente de la politique que peuvent avoir les électeurs, en fonction de leur sexe.

L’intérêt des femmes pour la politique

Il est vrai que lesfemmes sont bien moins nombreuses que les hommes à déclarer s’intéresser à la politique. Selon une étude du centre de recherche politique de science Po datant de 2007, 58% des hommes déclarent s’intéresser beaucoup ou assez à la politique, contre 39% des femmes. L’écart est donc de 18 points. Même si au fil des années l’intérêt que portent les français aux campagnes électorales s’accroît, l’écartentre hommes et femmes reste stable.

Intérêt pour la politique en fonction du sexe
| Hommes(%) | Femmes(%) | Total |
Beaucoup | 18 | 9 | 13 |
Assez | 40 | 30 | 35 |
Peu | 29 | 42 | 36 |
Pas du tout | 13 | 19 | 16 |
Total (%) | 100 | 100 | 100 |
Source : Centre de recherche politique de Science Po, 2007
Champs : Hommes/femmes de plus de 18 ans
Malgré le nombre élevé de femmesdans la société (au 1er janvier 2011, on comptait 32 549 234 femmes en France, contre 30 586 946 hommes), celles-ci occupent une place moins importante que les hommes dans la vie politique du pays. Ceci n’est pas naturel, c’est le résultat d’une évolution des mœurs facilitant l’accès de l’homme aux hautes responsabilités.
Selon LABOURIE-RACAPE, «les inégalités, les discriminations entre hommes etfemmes ne sont pas le fruit de la nature mais celui de la culture et des productions sociales qui, prenant pour base une différence biologique qu’il n’est pas question de nier, ont construit des systèmes de genre justifiant des pratiques différenciées et le plus souvent inégalitaires ».
On peut donc penser que le penchant qu’ont les femmes à s’intéresser à la politique d’une façon moindre queles hommes n’est pas un penchant naturel, mais résulte d’une culture, d’habitudes prises basées sur une différenciation biologique et qui est désormais encrée dans les comportements. Mais il faut relativiser cette analyse car des chiffres datant de 1995 montrent que la propension qu’ont les femmes à parler politique varie significativement en fonction de leur interlocuteur.
En effet dansl’enquête Cevipof de 1995, 31% des femmes actives parlaient politique avec leurs collègues et 46% des femmes avec leurs amis. Aucune étude de ce type n’a été faite depuis, mais il serait intéressant de connaître cette évolution, dans un contexte où la prise de parole féminine est encouragée. On peut aussi poursuivre une telle étude au-delà de la simple différence de genre. Toutes les femmes n’ont pas le…