La politique est-elle l’affaire de tous ?
Philosophie :
La politique est-elle l’affaire de tous ?
Le sociologue allemand Max Weber dans son ouvrage Le Savant et le Politique classe les pouvoirs politiques en trois catégories types de domination, bien distinctes et évolutives ; tout d’abord une autorité traditionnelle -« l’éternel hier »-, une autorité charismatique -le prophète, le grand démagogue, le chef de parti- et enfinune autorité advenu dans la « légalité », cette dernière catégorie étant celle des états occidentaux modernes. Ces trois types de régimes, possèdent toutefois une interrogation commune, inhérente à la politique même, qui est de statuer sur la place des hommes dans les états qu’ils forment. L’évolution des régimes montre que progressivement le « tous » prend une place de plus en plus importantedans l’exercice du pouvoir, mais on peut contester cette évolution théorique, ce qui nous amène à nous demander si la politique est l’affaire de tous.
L’expression « l’affaire de » implique un engagement actif de la part des citoyens, cependant il ne semble pas évident que chacun en ai véritablement envie, au regard des taux d’abstention aux élections par exemple. Dans le monde il existe denombreuses personnes dépourvues de droits politique, mais le sujet ne demande pas un inventaire des injustices politiques et la problématique sera interprétée comme une interrogation à valeur d’absolu. Ainsi chacun doit-il prendre part à la volonté générale (la politique) ? N’est-elle pas davantage l’affaire de spécialistes ? Un homme peut-il échapper aux règles de la société dont il dépend ?La politique désigne originellement l’art d’organiser la cité (polis venant du grec cité), à notre époque cette définition s’est étendue à un état, une société. Elle est par essence même le savoir qui vise à la globalité, à régler l’organisation des hommes de façon pacifique. La politique serait donc la seule manière pour les hommes de vivre ensemble en bonne entente, et à partir de cettebase-là d’espérer mener une vie heureuse. En définitive, elle apparaît comme l’art de faire primer l’intérêt général sur le particulier. Certains philosophes envisagent l’homme comme un voué par nature à la politique, le personnage de Protagoras (philosophe sophiste) mis en scène par Platon dans le dialogue éponyme dote l’homme d’un sens inné pour la politique, Aristote lui propose l’homme comme un« animal politique ». L’aspiration à la politique est indissociable de l’aspiration au bonheur dans le système aristotélicien, car l’homme ne peut espérer trouver le Bien Suprême que dans une cité à la vie politique harmonieuse, et ce quelque soit les formes de gouvernement, le principal étant que l’intérêt général prime toujours sur l’intérêt ou les intérêts de ou des personne(s) au pouvoir. Ainsil’homme a tout intérêt a se monter impliqué dans la vie politique, car préserver l’équilibre d’un état est aussi ménager le sien. Même si trouver le bonheur dans une organisation étatique harmonieuse n’est plus forcément l’argument des analyses politiques postérieures, il est toujours appliqué l’idée du « moindre mal ». La totalité des doctrines politiques cherchent à l’établissement d’unesociété apaisé, à partir de laquelle l’homme pourrait s’épanouir. Dans ce cas il apparaît que l’implication politique de l’homme est essentielle.
Dans la pensée rousseauiste c’est de la recherche du « bien commun » que naît la « volonté générale ». On le voit c’est d’abord de la volonté de satisfaire l’intérêt privé que naît le général, et par la suite il n’est pas certains qu’ils soient biendistinguable. Le principal étant que l’homme comprenne qu’il ne peut faire abstraction de la volonté générale ; elle se pose comme une condition du bien être. En effet les tensions des hommes entre eux à l’état naturel sont trop vives pour qu’il espère trouver le bonheur, la seule manière d’espérer y atteindre, est de fonder une société où il pourrait une avoir une volonté générale qui prime et…