Mode d’internationnalisation

septembre 21, 2018 Non Par admin

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L’internationalisation des PME :
Pour une relecture en termes de ressources et compétences.
Soulaimane LAGHZAOUI
GREFI
Université Paul Cézanne, Aix-Marseille III
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Introduction
L’intérêt suscité par les petites et moyennes entreprises (PME) est devenu un phénomène
mondial. Dans tous les pays du monde, les PME occupent une place primordiale dans le
paysage économique. D’après l’OCDE en2004, plus de 95% des firmes sont des PME et elles
fournissent de 60 % à 70 % des emplois au sein des pays membres.
Sur le plan académique, la légitimité des PME comme objet de recherche à part entière est
reconnue depuis quelques années. La PME n’est plus considérée comme une grande
entreprise en miniature (Julien, 2005). L’identification des ses caractéristiques propres permet
del’appréhender en tant qu’objet particulier (Julien, 1997). Torrès (1999) légitime l’intérêt
pour un champ de recherche centré sur les PME en exposant trois justifications,
méthodologique : pour leurs pratiques stratégiques ; théorique : pour les théories qui leur sont
réservées (entrepreneuriat, interstices, etc.) et empirique pour leurs caractéristiques leur
permettant de faire face aux situations decrise : souplesse, dynamisme et flexibilité (Julien,
2005 ; Pett et Wolff, 2006 ; Raymond, 2000).
Différents critères sont utilisées dans la littérature pour identifier les entreprises
internationales. Beamish (1990, cité dans Coviello et McAuley, 1999) définit ainsi
l’internationalisation comme étant le processus par lequel des entreprises simultanément se
sentent de plus en plus concernées parl’international et établissent et conduisent des
transactions avec d’autres pays.
Torrès (1998), en distinguant entre l’espace de localisation et l’espace de fonctionnement
(marché, technologie, approvisionnement) des PME, définit quatre catégories de firmes, les
PME locales, « glocales », internationales et globales. Pour les premières,
l’approvisionnement et le déploiement des ressourcesse font au niveau local, régional, ou
national. La deuxième catégorie regroupe les PME vendant sur un marché intérieur et
s’approvisionnant en tout ou en partie sur le marché international. Dans le troisième groupe, il
s’agit des PME exportatrices qui peuvent s’approvisionner et vendre au niveau national et
international. Enfin, la quatrième catégorie concerne les PME qui réalisent une partiede leurs
productions à l’étranger et développent des activités de recherche et développement à
l’échelle internationale.
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Les recherches consacrées à l’internationalisation des PME se démarquent de plus en plus de
celles de la grande firme (Bouatry, 1998 ; McDougall et Oviatt, 2000 ; Torrès, 1999). La
plupart des recherches menées sur le sujet expliquent l’internationalisation des PME enprivilégiant une seule approche théorique (Allali, 2003 ; Coviello et McAuley, 1999 ; Khayat,
2004 ; Gemser et al., 2004 ; Li et al., 2004), tantôt par les étapes, tantôt par l’économie, tantôt
par les réseaux. Réunies, ces trois approches théoriques proposent une compréhension
relativement complète du processus d’internationalisation des PME.
Or, de nombreux travaux, aussi bien conceptuelsqu’empiriques, montrent l’insuffisance et la
faiblesse du pouvoir explicatif de chacune de ces approches, prise isolément. Il apparaît, en
effet, que les processus d’internationalisation des PME sont extrêmement variés et ne peuvent
être expliqués correctement à partir d’un seul angle théorique. Se pose alors la question de
trouver un cadre général permettant d’intégrer l’ensemble de ces apports.L’objet de cet article est d’essayer, en prenant compte des caractéristiques des PME,
d’intégrer l’ensemble des contributions de ces approches autour du concept de ressources et
compétences. Il s’agit d’abord d’identifier et de bien reconnaître les trois approches décrivant
le processus d’internationalisation des PME. Nous proposerons ensuite de reformuler les
apports de ces trois…