Commentaire de texte sur le dom juan de molière, acte v, scènes 5 et 6
Molière, représentant de la littérature classique du 17ème siècle, montre de l’irrespect à l’égard du mariage et de la religion. On lui reproche son athéisme, accusation très grave pouvant mettre sa vie en danger, et par voie de conséquence, on censure son Tartuffe (pièce qui critique énormément la société et la religion). Molière écrit en 1664 Dom Juan, destiné à remplacer en quelque sorteTartuffe : il s’agit d’une critique sociale et morale aussi virulente que la précédente. Cet auteur a imaginé un grand seigneur libertin athée : Dom Juan défie le Ciel et prend le masque de l’hypocrisie face à toutes les personnes qui l’entourent. Les scènes 5 et 6 de l’acte V closent la pièce condamnant le héros à la damnation éternelle. Après avoir invité la statue de pierre du Commandeur à mangerà la fin de l’acte III, cette dernière l’invite à manger dans la scène 6 de l’acte V, à la campagne non loin de la ville.
Dans quelle mesure les deux dernières scènes qui nous intéressent remettent-elles en question l’athéisme et le mode de vie de notre héros ? Et, quel rôle particulier joue dans cette pièce de Molière le valet ?
Nous verrons dans un premier temps l’attitude de Dom Juan faceà la mort puis les conséquences que peuvent entrainer vanité et orgueil.
Face aux forces surnaturelles qui menacent Dom Juan, ce dernier fait preuve de beaucoup de bravoure. Lorsque le spectre lui parle, Sganarelle prend la parole sans y être invité. Il peut être considéré comme un intermédiaire entre son maitre et la femme voilée. Le fait que ce soit une femme qui menace notre séducteur demort peut l’offenser ainsi que le provoquer lui qui méprise et se joue des femmes. Par ailleurs, Dom Juan nomme la femme « diable » l.7 alors qu’elle vient du Ciel, cela montre qu’il ne se rend pas compte que les fautes qu’il a commises agacent Dieu. Le spectre se transforme, se métamorphose en faucheuse, symbolisant ainsi le Temps qui arrive à sa fin (la dernière heure). Malgré l’apparenceterrifiante que prend le spectre le protagoniste s’impose en montrant qu’il n’a pas peur et qu’il est prêt à combattre avec son épée l.11 : « Non, non, rien n’est capable de m’imprimer de la terreur et je veux éprouver avec mon épée si c’est un corps ou un esprit ». Dom Juan fait preuve de courage alors
Lors de la scène 6 de l’acte V, c’est au tour de la statue d’intervenir. Elle commence par « Arrêtez» l.17 comme si elle voulait le résonner et le remettre dans le droit chemin. Cependant Dom Juan ne ressent aucune face au Commandeur et va jusqu’à lui donner la main. A cet instant, la statue lui explique une vérité morale : « l’endurcissement au péché » va le trainer dans « une mort funeste » l.22 à 23. C’est alors que Dom Juan ressent une douleur qu’il exprime en disant « Ô Ciel ! » l.24 alorsque c’est justement le Ciel qui lui inflige cette souffrance. Le « Ô » évoque le respect et l’admiration envers quelqu’un, ici on peut le considérer plutôt comme un effet de surprise : la peur surprend effectivement Dom Juan, ce Dom Juan qui avait toujours remporté ses défis, conquêtes ou duels. Cependant, le défi provoqué face au Commandeur est son dernier, il perd face à la mort et en subit lesconséquences. Il est en train de bruler. Le feu invisible est le châtiment de Dieu, Dom Juan sent son corps se consumer de l’intérieur. Notre héros va même qualifier son corps de «brasier ardent » l.25.
En d’autres termes dans la Bible cette étape n’est autre que la descente aux enfers et le feu va détruire cet être qui a profané les saints sacrements.
La transgression des règles morales etchrétiennes condamne Dom Juan à une damnation éternelle et ce malgré toutes les mises en garde de son valet et du Commandeur.
Dans la première scène, Sganarelle dresse un portrait très péjoratif de son maître, un blâme, à Gusman, valet d’Elvire. Il le critique vivement en le qualifiant de « pourceau d’Epicure », « vrai Sardanapale », « hérétique »… Il présente son maître comme un libertin…