Le rire
Cette dissertation se base sur un extrait de « Molière, homme de théâtre », écrit par René Bray. « Molière nous dit qu’il veut corriger les hommes et la critique s’évertue à justifier cetteaffirmation de circonstance. En vérité, il ne pense qu’à nous faire rire. Le théâtre n’est pas un moyen, c’est un but. La comédie n’a pas sa fin hors d’elle-même, dans une moralisation par le rireà laquelle personne ne peut ajouter foi […] : elle est une création autonome qui se justifie par sa seule existence, par la force avec laquelle elle s’impose au spectateur. »
(Paris, Mercurede France, 1992, p. 32). En effet, du point de vue du critique, le dramaturge « ne pense qu’à nous faire rire », sans se soucier de la morale, et de par cette ambition divertissante, la comédie« se justifie par sa seule existence ».
1. La représentation théâtrale des trois pièces est avant tout une affaire royale
2. Les trois comédies présentent incontestablement une autredimension que le comique pur et simple
3. La « création autonome qui se justifie par sa seule existence, par la force avec laquelle elle s’impose au spectateur ».
Extrait du document:Certes, les trois pièces à l’étude, par leur filiation directe avec la farce, laissent au rire une place prépondérante, qui plus est à un rire parfois grinçant, qui ne paraît laisser aucun droit àla morale. Mais à la farce s’ajoute une profondeur satirique incontestable et l’ambition, si ce n’est de le corriger, du moins de dessiller l’homme par le biais du théâtre. Toutefois, ce débatauquel nous invite René Bray élude l’inscription de nos trois comédies dans le « genre » de la comédie-ballet. En prenant en compte dans notre réflexion la place de la musique et de la danse ausein de la comédie, nous verrons que Molière confère au spectacle théâtral, avec l’invention de cette forme d’art « total », une nouvelle dimension, détachée de la question du rire moral.