Le meilleur des mondes
Utopie ou la recherche d’un idéal.
»Le meilleur des Mondes » : Une anti-utopie
Le Meilleur des Mondes est, avant tout, la description d’une société imaginaire que l’auteur présente comme un possible aboutissement de certaines tendances du monde moderne. Le roman de Aldous Huxley, appartient donc à la tradition philosophique et littéraire de l’Utopie.
Utopie, dans son acceptiontraditionnelle, désigne un plan de gouvernement ou de société imaginaire, où tout est parfaitement réglé pour le bonheur de chacun.
Elle contribue à augmenter le dynamisme humain en projetant dans l’avenir et en donnant pour réalisées, les aspirations vers un monde meilleur.
Le terme d’Utopie est forgé à partir du grec au XVIè siècle par l’écrivain anglais Thomas More, qui en a fait le titre de sonoeuvre, Utopia. Ce terme signifie « Nulle part ». Ce qui est logique puisque les utopies se consacrent à l’invention de sociétés idéales qui n’existent nulle part dans la réalité. Ces formes imaginaires de sociétés, sont érigées en modèles par les auteurs. Modèles que, selon eux, les hommes devraient s’efforcer d’appliquer.
En publiant à Louvain, en 1516, un petit livre intitulé Utopie, traitésur la meilleure forme de république et sur une île nouvelle, Thomas More, haut dignitaire de la cour d’Angleterre, fonde un genre nouveau, au croisement de la littérature, de la politique et de la philosophie. Ce faisant, il donne une forme durable à un motif essentiel de la modernité.
L’ouvrage se présente comme un dialogue, dont le personnage principal est un voyageur fictif, un compagnond’Amerigo Vespucci qui aurait poursuivi l’exploration des îles du Nouveau Monde. Au livre premier, il développe une critique sévère de l’Angleterre de l’époque. En contrepoint, au livre II, il décrit les institutions, le mode de vie et l’histoire des habitants heureux de l’île d’Utopie.??La nouveauté de l’ouvrage tient à ce que cette société idéale est, ici-bas, l’œuvre des hommes eux-mêmes :l’environnement naturel n’est pas idéalisé, comme dans les légendes de l’âge d’or ou des pays de cocagne ; les Utopiens sont des hommes comme les autres, marqués par la Chute et le péché ; ils n’ont bénéficié d’aucune grâce divine particulière. S’ils sont parvenus à chasser les maux et les vices, c’est simplement en construisant une autre organisation sociale.
Au cours des années 1910, l’Europeartistique connaît un double phénomène. D’une part, quelques artistes, parmi lesquels Kandinsky, Mondrian et Malevitch, chacun selon son mouvement propre, fondent l’abstraction ; en renonçant à la figuration, ils ont le sentiment que l’art ouvre désormais sur un monde nouveau, proprement pictural, qui rompt ses liens avec celui des objets. Pour les uns, ce sera un monde spirituel ou métaphysique, pour lesautres un nouveau monde technique.
D’autre part, avec le Bauhaus en Allemagne, le mouvement De Stijl aux Pays-Bas et les grandes mobilisations déclenchées par la révolution de 1917 en Russie, les artistes veulent s’engager dans la transformation sociale, briser les barrières entre beaux-arts et arts appliqués, se mettre au service de la création industrielle, “ revêtir la terre, comme le dit unmanifeste révolutionnaire soviétique de 1920, d’une forme et d’un sens nouveaux ”. À la charnière entre abstraction et construction se dessine la figure de l’artiste créateur d’utopie, inventeur de formes inédites, anticipateur de l’avenir.
La société crée par Huxley constitue un système qui présente les caractéristiques principales de l’utopie. Dans cette société, les moindres composantes dusystème ont été entièrement pensées et organisées.
Nous sommes en face d’une société hiérarchisée, qui repose sur un système de castes. Cinq castes principales qui se subdivisent à leur tour en sous-groupes. A chacune de ces catégories correspondent des niveaux de responsabilité et des types de profession bien définis. Une société aussi hiérarchisée ne peut se maintenir que dans la mesure…