Diderot discours d’un philosophe

septembre 7, 2018 Non Par admin

Ce chapitre sur la génétique des abeilles ne fait par parti à proprement parlé de ce que j’appelle l’apiculture populaire. En effet, il n’est absolument pas nécessaire de maitriser les concepts présentés ici pour conduire correctement un rucher et en tirer du miel. Le seul point pratique à retenir est que la variété des origines des males est trés importante pour l’organisation de la colonie.Si ce chapitre est ici c’est pour réponde à de nombreuses questions sous entendues par la page sur les faux bourdons. J’invite ceux qui n’ont pas eu l’occasion de croiser la biologie et la génétique pendant leur scolarité à lire la page de présentation sur le vocabulaire et les concepts génétiques nécessaires pour comprendre ce qui va suivre.
LE FAUX BOURDON

* Toute la spécificité de lagénétique des abeilles tient en deux points :
– Le male est un individu haploïde,
– La femelle s’accouple avec plusieurs males, sans qu’il y ai fécondation immédiate.
* Toutes les cellules du male étant haploïdes, la méiose des cellules germinales ne peut produire que des gamètes males ayant toutes le même génotype. Aucun brassage génétique n’intervient pendant cette méiose. Le maleretransmet donc, sous forme de spermatozoïdes, le même génotype que celui qui le constitue et qui constituait l’ovule dont il est issu par parthénogenèse.
* Le male n’est qu’un duplicateur et convertisseur de format. Il duplique fidèlement le génotype d’un seul ovule (celui dont il est issu) dans des millions de spermatozoïdes.
* On parle de reproduction sexuée pour les abeilles mais seull’accouplement lui donne un caractère sexué. Génétiquement le male n’intervient pas.
MERE et GRAND MERE
* Quand, par choix de la reine, un spermatozoïde de sa spermathèque féconde un de ses ovules on assiste en fait à la rencontre des allèles de cette reine avec les allèles d’une autre reine qui ont été transportés sous forme de spermatozoïde par un male.
* D’un point de vue génétique on nedevrait pas parler de ‘père’ d’une abeille, mais de ‘grand mère’. Une abeille femelle a donc comme parents génétiques une mère et une grand-mère, alors qu’un male n’a qu’une mère.
PROXIMITE GENETIQUE

* Puisque les spermatozoïdes d’un même male sont tous identiques, deux abeilles ayant le même père (donc la même grand-mère) ont 50% de leur génotype qui est strictement identique. Lesautres 50% viennent de la mère. Mais comme les ovules de la reine sont issus d’une méiose à base de cellules germinales diploïdes il y a 2 allèles possibles pour chaque gène. D’un ovule à l’autre il ya donc, en moyenne, 50% d’allèles en communs. Donc 50% des 50% venant de la reine sont commun d’une abeille à l’autre, et 100% des 50% venant du male sont communs. Le génotype de deux abeilles issues dumême père et de la même reine est donc, en moyenne, identique à 75%. Alors que quand le père diffère seulement 25% du génotype est commun. Dans un contexte où males et femelles sont tout deux diploïdes (comme chez les mammiféres) la similarité du génotype est en moyenne de 50%.
* Des abeilles avec le même père (dons la même grand mère) sont donc génétiquement très proches l’une de l’autre. Et cequi les rapproche sont plus des caractères venant du père (donc de la grand mère) que ceux venant de la reine. Ceci crée dans la ruche des clans génétiques qui se traduisent, plus ou moins, par des clans au niveau du phénotype. Les anglais appellent ces clans d’abeilles des super-sisters.
* Quand une nouvelle reine est élevée par une colonie cette nouvelle reine sera à sa naissance entouréepar une minorité d’abeilles de son clan (même père) et une majorité d’abeilles des autres clans (père différent). Puis toutes ses soeurs seront petit à petit remplacées par ses filles avec qui elle partage 50% de ses gènes.
* Il a été montré que dans une colonie ou le nombre de clans est élevé le comportement des abeilles n’est pas dépendant de leur clan. Mais dés que ce nombre diminue…