Goffman

janvier 12, 2019 Non Par admin

Asiles est un ensemble de quatre essais sociologiques parus en 1961 sous le titre original Asylums: Essays on the Condition of the Social Situation of Mental Patients and Other Inmates. Publié en France par Les Éditions de Minuit depuis 1968, ces essais se fondent sur l’observation intensive réalisée dans une institution psychiatrique par son auteur, l’américain Erving Goffman, pour détailler sathéorie de l’institution totale. Ils établissent la possibilité pour les différents acteurs confinés dans des lieux reclus d’exploiter leurs caractéristiques particulières pour satisfaire certains de leurs besoins personnels.
Plusieurs traductions francophones existent dont :
• Asiles. Études sur la condition sociale des malades mentaux et autres reclus, trad. de Liliane et Claude Lainé,Éditions de Minuit, Paris, 1979 (rééd.), (ISBN 2707300837)

|Sommaire |
|[masquer] |
|1 Les institutions totales |
|2 Adaptations primaire et secondaire |
|3 L’asile (étude ethnographique)|
|4 Carrière morale et interactions |

[pic]Les institutions totales [modifier]
Dans cet ouvrage, Goffman utilise la méthode durkheimienne de la définition préalable et construit un objet, l’institution totale, pour y appliquer la méthode idéale typique. L’institution totale est un « lieu de résidence et de travail » réunissant un certainnombre d’individus dans ces conditions :
• coupure du monde concrétisée par des obstacles matériels
• prise en charge de tous les besoins des reclus
• fonctionnement bureaucratique
• contacts limités entre reclus et personnel
• annihilation des frontières entre les différents champs de la vie quotidienne (dormir, travail, loisirs).

S’agissant d’un idéal-type, cestraits peuvent se présenter à différents degrés selon les institutions totales. Goffman en dégage cinq sous-catégories :
• les organismes qui prennent en charge « les personnes jugées incapables de subvenir à leurs besoins et inoffensives » (foyers pour aveugles, orphelinats …)
• les organismes qui prennent en charge « les personnes jugées à la fois incapables de s’occuper d’elles-mêmes etdangereuses pour la communauté, même si cette nocivité est involontaire » (sanatoriums, léproserie, asiles …)
• Les institutions destinées « à protéger la communauté contre des menaces qualifiées d’intentionnelles, sans que l’intérêt des personnes séquestrées soit le premier but visé » (prisons, camps de concentration)
• Les institutions qui cherchent à « créer les meilleures conditionspossibles pour la réalisation d’une tâche donnée » (casernes, navires…)
• « Les établissements qui ont pour but d’assurer une retraite hors du monde » (principalement destinés à former des religieux : abbayes, monastères…).

On trouve dans les institutions totales :
• des reclus (« inmates »), c’est-à-dire des individus isolés dans ce milieu, qu’ils y soient introduits de force ouvolontairement.
• un personnel, qui lui, accède au monde extérieur une fois ses 8h de travail effectuées.
Adaptations primaire et secondaire [modifier]
Deux forces s’opposent dans ces institutions :
• D’un côté, elles ont une dimension englobante, une capacité à assigner aux reclus un rôle bien déterminé. Cela passe par diverses techniques de mortification, de dépersonnalisation,d’aliénation (contamination physique, morale, cérémonies d’admission, dépouillement des biens, perte de l’autonomie, embrigadement…) justifiées de diverses manières (raisons d’hygiène, de sécurité…). Ces techniques vont plus ou moins structurer les perceptions et comportements des reclus de manière uniforme et selon un rôle décidé par l’institution : c’est ce que Goffman appelle l’adaptation primaire….