Theorie d’agence
8) La théorie de l’agence :
La contribution de Jensen et Meckling (1976) remet en cause le référentiel établi
par Modigliani et Miller pour analyser la politique financière. Ce référentielrestait très
sommaire. Deux classes d’agents y sont implicitement considérées, les actionnaires et
les créanciers; les dirigeants gèrent conformément aux intérêts des actionnaires; il n’y a
pasd’asymétrie informationnelle. Enfin, la firme en tant que mécanisme institutionnel
est ignorée. Jensen et Meckling fondent au contraire leur approche de la politique
financière sur une vision rénovée dela firme, assimilée à un ensemble de contrats
établis entre des individus aux objectifs divergents et conflictuels et dont le niveau
d’information diffère. Ainsi, les dirigeants, tout en étant lesagents des actionnaires, ont
des objectifs divergents de ceux de ces derniers.
Dans ce cadre, les principales composantes de la politique financière deviennent
des moyens de résoudre les conflitsqui existent entre les dirigeants, les actionnaires et
les créanciers et qui naissent des divergences d’objectifs et des asymétries
informationnelles. Différents types de coûts, dénommés coûtsd’agence, sont associés à
ces conflits. La structure optimale de financement, obtenue par un compromis entre les
coûts d’agence associés au financement par fonds propres externes et ceux liés àl’endettement, permet de minimiser les coûts d’agence totaux. Les politiques de
dividendes, les prises de contrôle, les clauses contractuelles et les financements
hybrides s’expliquent comme outilspermettant de discipliner les dirigeants ou de
résoudre les problèmes posés par l’asymétrie informationnelle.
Cette analyse entraîne trois conséquences. Premièrement, la séparabilité des
décisionsd’investissement et de financement est remise en cause. La théorie justifie
l’existence d’interactions entre les politiques d’investissement et de financement;
certaines situations conduisent à un…