« L’amou est précaire, la vie est précaire, pourquoi le travail ne serait-il pas précaire ? » laurence parizot
Winstanley20/03/2010
Meryl
LAP
« La vie est précaire, l’amour est précaire, pourquoi le travail ne serait pas précaire ? », Laurence Parisot
Cette « poésie » apparaît comme une vieille maxime que nul n’est censé ignorer, une loi naturelle inéluctable qui peu frapper le commun des mortels à tout moment comme la Mort et sa faux. La mort étant ici la précarité, situation d’une personnequi ne bénéficie d’aucune stabilité d’emplois, de logement, de revenus. Elle est généralement la conséquence de la perte d’un emploi ou d’une longue période d’inactivité professionnelle ne permettant pas au « précaire » de percevoir un revenu suffisamment décent dans le long terme et la régularité, pour subvenir à ses besoins essentiels. Cette association de propositions, qui semblent inséparables,fait apparaître cependant plusieurs contradictions. Premièrement, elle crée des liens entre des notions qui ont l’apparence d’être analogues sans l’être pour autant. En effet, qu’est-ce qu’une vie précaire ? Une vie marquée par la maladie en arrière plan ? Ou une vie fragile en raison de faibles revenues ? Ensuite, pourquoi une vie précaire aurait-elle pour conséquence de l’amour précaire ?L’amour n’est-il possible que dans les familles à revenus stables, élevés ou même en bonne santé ? Pourquoi généraliser la précarité dans le monde du travail quand la stabilité professionnelle n’est pas inaccessible pour tout le monde ? Enfin, si la dure réalité de la vie telle qu’illustrée par la citation de Laurence Parisot est une fatalité, celle-ci n’est pas pour autant irrémédiable. Elle affirmedangereusement que la vie est sombre et qu’il faut se faire une raison. Qui peut supporter de vivre avec un tel fardeau ? En contrepartie, cette affirmation serait acceptable en transformant l’ordre des mots. En effet, on peut afffirmer qu’une vie précaire résulte d’un travail précaire, entraînant la solitude chronique d’un individu dans une société qui ne lui réserve plus aucune place. Dans unetelle posture, l’amour est en effet difficilement envisageable, (mais pas impossible). C’est dire si le travail prend une place centrale dans la vie des hommes et dans le fonctionnement de la société ! Le travail comme instrument de socialisation est une conséquence de la révolution industrielle du XVIII siècle. Mais dans un sens il a toujours été au coeur des hiérarchies sociales. En effet, avant dedevenir un instrument de réussite et une obligation dans une société obnubilée par la richesse, sont origine latine « tripalium » qui signifiait « attache pour entraver les boeufs », lui conférait un caractère dégradant réservé au pauvres et aux esclaves, le clergé et la noblesse ne travaillant pas. Dans un contexte où le chômage occupe une place prépondérante dans la société, où la dépendanceaux services sociaux s’accroît ainsi que les inégalités, il est difficile de justifier la précarité du travail et de l’accepter comme semble le faire cette citation. Pourtant tel est bien l’objectif des futures politiques de l’emploi qui prônent la mobilité des employés, la fléxibilité de l’emploi et de la sécurité. Laquelle est certes avantageuse pour les entreprises qui souhaitent ajuster laproduction et l’emploi à la demande mais peut-être dangereuse pour le devenir de l’emploi, même si elle tend à court terme, à ralentir les destructions d’emplois et améliorer l’offre et la compétitivité des entreprises. Enfin, à l’extrême, une flexibilité totale du travail serait la dérèglementation du marché du travail.
Ainsi, la question est de savoir si la citation de Laurence Parisot, est unefatalité applicable à toutes les couches de la société et s’il faut s’y résigner.
Une première partie opposera deux catégories d’individus dans un rapport employeur, employé, et tentera de démontrer que la précarité ne s’applique pas à l’ensemble de la société. Une deuxième partie, exposera les raisons probables à la conclusion que « La vie est précaire, l’amour est précaire et pourquoi pas le…