Ponge
Francis Ponge
1899-1988
Plan de la page:
I- Un « poète du dimanche »
II- La reconnaissance
III- Gros plan sur Le Parti pris des choses (1942)
IV- Extraits du Parti pris des choses (1942)
V- Bibliographie de l’auteur
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Espace des Liens Utiles…
Francis Ponge(1899-1988) – Photo prise le 1er février 1974 – AFP
I- Un « poète du dimanche » :
Né à Montpellier, le 27 mars 1899, Francis Ponge fait des études de lettres, puis de droit. Il écrit ses premiers textes et travaille quelques mois comme secrétaire de fabrication aux éditions Gallimard.
En 1931, après son mariage, il entre comme salarié aux Messageries Hachette. Il seconsacre à la poésie pendant ses moments libres. Après avoir fréquenté le groupe surréaliste, il adhère au Parti communiste. Licencié en 1937, après un violent mouvement de grève, il travaille comme employé d’assurance. Entré dans la Résistance en 41, il est un agent de liaison très actif, fréquente les écrivains combattants comme Éluard et Camus. Il publie, en 1942, son premier grand recueil, LeParti pris des choses (composé de trente-deux poèmes écrits entre 1924 et 1939).
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II- La reconnaissance :
En 1944, un article élogieux de Sartre vaut à Francis Ponge un début de notoriété. Il continue à publier tout en donnant des conférences pour l’Alliance française ; en 1949 paraissent lesProêmes, en 1952, La Rage de l’expression et en 1961, Le Grand Recueil. Les articles de Philippe Sollers1 asseoient la réputation du poète. Lui-même publie, en 1965, un essai dans lequel il précise ses positions théoriques et revendique l’héritage des artisans de la langue et du verbe comme Malherbe. En 1984, c’est un poète désormais incontesté et célébré qui reçoit le grand prix de poésie del’Académie française.
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III- Gros plan sur Le Parti pris des choses (1942) :
Le titre du recueil est en même temps un manifeste. Francis Ponge a défini ainsi le principe de son écriture du Parti pris des choses : c’est avant tout donner l’initiative aux choses, les laisser s’exprimer.
Il s’agit pour lui de remplacer chaque objet par une « formule » delangage qui lui soit exactement adéquate. Pour ce poète artisan, toutes les choses sont également dignes d’être « exprimées ». C’est pourquoi le recueil s’attache à décrire des objets simples, quotidiens ordinairement ignorés par la tradition poétique. Le lyrisme n’y a aucune place, mais toute l’attention est portée à l’écriture. Ponge a d’ailleurs avoué sa prédilection pour les poètes classiques,comme Malherbe, épris de la pureté des formes. Dans ses poèmes, aucun mot ne figure au hasard ; il est choisi pour ses affinités graphiques ou sonores avec la chose qu’il doit exprimer.
Dans un article célèbre, Jean-Paul Sartre a salué la naissance d’un poète « phénoménologue ». Il célébrait la construction de ces courts poèmes qui mêlent indifféremment les êtres humains et les choses inanimées. Ilreconnaissait à Francis Ponge « le sens du fantastique moderne ».
« L’huître » est l’un des poèmes les plus célèbres du recueil.
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IV- Extraits du Parti pris des choses :
L’huître
L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement clos. Pourtanton peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d’une sorte de halos.
À l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament…