Regret sur ma vieille robe de chambre
« Regrets sur ma vieille robe de chambre ou Avis à ceux qui ont plus de goût que la fortune » // Le portrait de Diderot par Van Loo.
Sa nouvelle robe de chambre lui renvoie une image qui n’est pas lui alors que l’ancienne était faite pour lui : « Elle était faite à moi, j’étais faite à elle ». L’ancienne ne modifiait pas son image maintenant il à l’air d’un « riche fainéant » ; « On ne saitqui je suis ».
Avec l’ancienne robe de chambre il faisait plein de choses. Ce qui arrivait à l’ancienne lui « tait égal, il pouvait la salir, essuyer sa plume pleine d’encre dessus (annonçait le littérateur, l’écrivain, l’homme qui travaille).Il était le maître. Alors qu’avec la nouvelle, il doit y faire attention. Du rôle de maître, il passe à celui d’esclave. « J’étais le maître absolu de mavieille robe de chambre ; je suis devenu l’esclave de la nouvelle. » Avant il ne redoutait ni sa maladresse ni celle des autres, ni les éclats de feu, ni la chute de l’eau… Alors que maintenant bien.
Parfois il fait part d’un regret de s’en être débarrassée. « Quel démon m’obsédais le jour ou je la chassais pour celle-ci ».
« Mes amis, garder vos vieux amis. Mes amis, craignez l’atteinte dela richesse. Que mon exemple vous instruise. La pauvreté à ses franchises ; l’opulence à sa gêne ».
Derrière le matériel // avec les liens d’amitiés, les vieux amis : avec eux on peut être soi-même (comme avec la vieille robe de chambre) ; la richesse amène la gêne.
Beaux vêtements : payés par des entourloupes
Vieux vêtements : vie libre, on ne doit rien à personne
« J’ai quitté le tonneauoù je régnais pour servir sous un tyran ». Avant, il était le roi, maintenant, il doit obéir.
Il décrit ensuite la pauvreté de son chez lui. Ce chez lui qui avec la vieille robe de chambre « l’indigence la plus harmonieuse ». Depuis l’arrivée de la vieille robe de chambre, « tout est désaccordé. Plus d’ensemble, plus d’unité, plus de beauté. »
Le nouvel objet, empreint de richesse vientdésaccorder l’ensemble.
Il donne ensuite plusieurs exemples de personnes qui viennent succéder à quelqu’un d’autre : cela le rend intrus.
Description d’une pauvre paysanne : il supporte la vue de la pauvreté et la respecte. Beaux vêtement qui avec le temps se sont abimés et sont devenus vieux. « La misère du jour associée à l’opulence de la veille ».
« Tel eut été mon domicile, si l’impérieuseécarlate n’eût tout mis à son unisson ». Son chez lui à changé depuis l’arrivée de la nouvelle robe de chambre. Il remplace tout par du plus chic et du plus cher. « Goût sublime qui changes, qui déplaces, qui édifies, qui renverses, qui vides les coffres des pères, qui laisses les filles sans dot, les fils sans éducation, qui fais tant de belles choses et de si grands maux » : Il devient pauvre,ne sait plus payer d’éducation à ses fils ni marier ses filles. Il s’imagine qu’il sera tellement ruiné qu’un jour peut-être on devra vendre ses biens aux enchères.
« Et ce fût ainsi que le réduit édifiant du philosophe se transforma dans le cabinet scandaleux du publicain ». Petit cabinet de philosophe se transforme en un humble cabinet de noble. Insulte à la misère.
« De ma médiocritépremière, il n’est resté qu’un tapis de lisière. Ce tapis mesquin ne cadre guère avec mon luxe, je le sens. Mais j’ai juré et je jure, car les pieds de Denis le philosophe ne fouleront jamais un chef d’œuvre de la Savonnerie (manufacture royale) ». Diderot refuse de marcher sur un tapis de riche, trop c’est trop ! (Comme le paysan qui garde ses sabot lorsqu’il rentre au palais).
Le vieux tapis luirappelle d’où il vient et qui il est.
Diderot voit son portrait changer et ca ne lui plait pas ! Malgré tout cela, Diderot reste lui-même et il veut le faire savoir ! Il écrit alors (// Portrait selon Van Loo) pour nier ce que les autres pensent qu’il est devenu. « Non, mon ami, non : je ne suis point corrompu. Ma porte s’ouvre toujours au besoin qui s’adresse à moi ; il me trouve la même…