Commentaire sur ruy blas de victor hugo

janvier 9, 2019 Non Par admin

Ruy Blas
Acte II, scène 2
Victor Hugo

1. Une femme troublée par ses sentiments

Dans cette scène on peut voir la reine seule évoquant ses sentiments à haute voix. L’acte II agit comme une sorte de parenthèse amoureuse. Cette scène est une scène lyrique/romanesque dans laquelle on retrouve le motif de la lettre, le motif de l’inconnu, avec de plus longs monologues. Mais on peut aussivoir le côté pathétique de la scène lorsque la reine exprime sa souffrance, sa solitude : « Abandonnée de tous ». Dans cette scène la reine utilise le pronom personnel « je » , qui nous démontre le lyrisme de la scène avec l’expression de soi ainsi que l’antéposition du complément, le mot isolé exclamatif : « Seule ! Ils m’ont tous laissée » nous montre sa solitude, le désespoir, elle se sentabandonnée. Dans cette scène la métaphore : «Pauvre esprit sans flambeau dans un chemin obscur » fait une association à une âme perdue… Il y à ensuite le fait que la scène soit un très long monologue divisé en plusieurs parties et une lecture d’un document pour parer le côté ennuyeux du monologue. Victor Hugo à sans doute fait de cette scène un monologue pour nous montrer la réflexion de la reine parrapport a l’aimant inconnu. Etant donné que cet amour est impossible au vu de l’étiquette, elle ne peut en parler à personne, d’où le fait qu’elle soit seule.
La reine est troublée, on note l’opposition : elle dit des choses mais veut faire le contraire : « Je ne veux plus la lire ! » opposé à « Oui, je vais la relire ». Il y a tout un jeu d’une scène amoureuse : gestuelle amoureuse (mettre lamain sur la poitrine, tourner autour de la table où repose la lettre de l’aimant…). La scène est aussi élégiaque avec champ lexical de
– l’amour : aimer, amoureux, donner son âme, etc.
– des sentiments : cri, secourez-moi, oh mon dieu, aidez- moi ! …
Nous noterons la présence de séries d’exclamations et de phrases hachées qui ont pour but de montrer le désarroi de la reine. Nous noteronsaussi une gradation de la dentelle au feu pour montrer la passion : « La dentelle, la fleur, la lettre, c’est du feu ! ». Le bouquet desséché, le morceau de dentelle tâché de sang sont là pour évoquer la malédiction de l’amour. On retrouve les champs lexicaux de la mort et de la douleur : qui se meurt, poison, martyr, affligé et une prière à la vierge, à Jésus. Il y a aussi une idéalisation del’amour, et la reine s’adresse à l’absent (début de la scène) avec une prosopopée (idéalisation, projection des sentiments).
Le personnage de la reine est très différent des personnages nobles dans la tragédie : elle pousse des cris « Seule !, Secourez- moi, madame !, Oh mon Dieu ! » de plus elle à un langage assez particulier, souvent elle parle telle une reine, mais quelques fois, c’est avec un langagemoins distingué qu’elle s’exprime « Dis donc a sa pensé !, Mais enfin il faut bien que j’aime quelqu’un moi ! ». La reine ne possède pas les pensées « normales » qu’une reine doit penser, ce qui la distingue grandement des autres personnages nobles. Elle suit son cœur et ne prête pas attention à l’étiquette ou même à ce que les gens pourraient penser. A ses paroles et à ses pensées elleressemble à une personne qui ne fait pas tellement partie de la noblesse, c’est avant tout une femme plus qu’une reine : « Que c’est faible, une reine, et que c’est peu de chose ! »

2. Une amoureuse romantique

La reine tombe amoureuse d’un personnage chevaleresque : Ruy Blas. L’amant apparaît comme un héros (sang, …). De plus, il y a un contraste entre ce qu’il fait (risquer sa vie) et sonobjectif (donner une fleur). La lettre est très poétique avec des anaphores, ce qui lui donne un rythme. Les métaphores (comme « ver de terre amoureux d’une étoile ») et les ménagements du suspense entraînent un effet d’attente et une série d’antithèse. L’amant est aussi présenté comme extrêmement généreux, romanesque, qui se dévalorise (ver de terre) et prêt à tout donner à la reine sans rien en…