Commentaire composé d’un extrait de l’oeuvre une vie de maupassant

janvier 6, 2019 Non Par admin

Le vicomte s’inclina, dit son désir ancien déjà de faire la connaissance de ces dames et se mit a causer avec aisance, en homme comme il faut, ayant vécu. Il possédait une de ces figures heureuses dont rêvent les femmes et qui sont désagréables à tous les hommes. Ses cheveux noirs et frisés ombraient son front lisse et bruni ; et deux grands sourcils réguliers comme s’ils eussent été artificielsrendaient profonds et tendres ses yeux sombres dont le blanc semblait un peu teinté de bleu.
Ses cils serrés et longs prêtaient à son regard cette éloquence passionnée qui trouble dans les salons a la belle dame hautaine et fait se retourner la fille en bonnet qui porte un panier par les rues.
Le charme langoureux de cet œil faisait croire à la profondeur de la pensée etdonnait de l’importance aux moindres paroles.
La barbe drue, luisante et fine, cachait une mâchoire un peu trop forte.
On se sépara après beaucoup de compliments.
M. de Lamare, deux jours après, fit sa première visite.
Il arriva comme on essayait un banc rustique posé le matin même sous le grand platane en face des fenêtres du salon. Le baron voulait qu’on enplaçât un autre, pour faire pendant, sous le tilleul ; petite mère, ennemie de la symétrie, ne voulait pas. Le vicomte consulté fut de l’avis de la baronne.
Puis il parla du pays, qu’il déclarait très « pittoresque », ayant trouvé, dans ses promenades solitaires, beaucoup de « sites » ravissants. De temps en temps ses yeux, comme par hasard, rencontraient ceux de Jeanne ; et elleéprouvait une sensation singulière de ce regard brusque, vite détourné, où apparaissaient une admiration caressante et une sympathie éveillée.
M. de Lamare, le père, mort l’année précédente, avait justement connu un ami de M. des Cultaux dont petite mère était fille ; et la découverte de cette connaissance enfanta une conversation d’alliances, de dates, de parentés interminable.

Le texteque nous allons analyser est un extrait de l’œuvre une vie de Maupassant. Cette œuvre a été publiée en 1883 mais le récit se passe avant, juste après la révolution française, et c’est cette société-la que Maupassant va nous montrer.
Le roman fut d’abord publié sous la forme de feuilleton roman à Paris en février et mars 1883, et la même année il a été publié en volume. Il est composé de quatorzechapitres et il relate la vie de Jeanne, une vie assez différente à celle qu’elle avait imaginée.
L’extrait que nous allons analyser se situe dans le chapitre trois, au moment où le curé présente Julien à la famille de Jeanne.
La problématique que nous allons traiter est la critique que Maupassant fait de l’aristocratie à travers Julien, Jeanne et les barons.

Dans cette première partie nousallons analyser la critique que Maupassant fait de Julien à travers la première description qu’il fait de lui et qui est celle que nous avons dans l’extrait ci-dessus.

D’abord nous pouvons remarquer que la description que Maupassant fait de Julien est un description physique, il ne parle ni de sa psychologie ni de sa personnalité, ce qui nous montre le caractère de Julien, un homme vide quiest constitué d’une belle façade sans rien à l’intérieur. Nous ne trouvons qu’une remarque à propos de sa morale (ligne 3 « en homme comme il faut »). Cette idée qu’il n’a pas de personnalité, nous la voyons renforcée par le fait que Maupassant, décrivant son visage, ne décrit pas sa bouche, organe de la parole, ce qui peut nous dire qu’il n’a rien d’intéressant à dire. En plus l’idée qu’il estseulement apparence extérieure nous pouvons l’affirmer par le fait que l’auteur se centre dans la description du regard, organe de l’apparence. Nous pouvons donc dire que chez Julien, le physique compense l’absence de personnalité.
Nous pouvons aussi remarquer que ce portrait de Julien est fait sous un regard féminin, puisqu’on ne nous montre que son côté séducteur nous montrant son beau…