Transsexualisme
TRANSSEXUALISME
Le transsexualisme se définit comme le sentiment éprouvé par un individu normalement constitué d’appartenir au sexe opposé, avec un désir intense et obsédant de changer d’état sexuel, anatomie comprise, pour vivre sous une apparence conforme à l’idée qu’il s’est faite de lui-même. Il ne faut évidemment pas confondre le transsexualisme avec d’autre troubles du psychisme ou dela sexualité. « Il est à peine besoin de relever, car il y a consensus général sur ce point, que le transsexualisme n’est pas une anomalie sexuelle génétique comme l’hermaphrodisme ou l’androgénie, ni une « dérive » sexuelle comme l’homosexualité ou de travestisme. Le transsexualisme, c’est un conviction. C’est la conviction d’être une femme alors qu’on est homme et réciproquement. C’est l’idéequ’on appartient en réalité au sexe opposé au sien. »
La justice n’aborde , d’ordinaire, le transsexualisme qu’après la médecine et, le cas échéant, sous un angle fondamentalement différent. Soit il s’agit d’un contentieux de l’acte médical, soit il s’agit d’une requête en modification de l’état civil. Sur le plan médical il s’agit de savoir si le transsexualisme est une affection grave de lasanté qui justifie des opérations chirurgicales mutilantes. La plupart des experts médicaux s’entendent aujourd’hui pour affirmer que: « Le transsexualisme est une maladie ou plutôt un syndrome. Sa fréquence peut être appréciée, la définition en est précise, ses symptômes principaux ont été isolés. Toutes les tentatives faites pour harmoniser le psychisme du sujet avec son apparence physique sontvaines. Toute psychothérapie est inefficace. L’action du médecin est donc justifiée et il est capable de garantir suffisamment son diagnostic pour que la justice ne se fourvoie pas dans de sombres histoires de mœurs ou de folie ». Pour établir scientifiquement le diagnostique de transsexualité, le corps médical préconise une observation d’au moins deux années, afin d’éliminer les « fausses »demandes et de révéler un processus morbide (dépression nerveuse ou risque de suicide). C’est pourquoi le transsexualisme « vrai » peut être assimilé à une véritable maladie qui peut licitement susciter une intervention médicale à but curatif. Sur le plan technique, il s’agit de supprimer des organes génitaux externes masculins pour les remplacer chirurgicalement par une apparence de féminité ou de «construire » un pénis artificiel à des femmes.
En matière de transsexualisme, il faut en distinguer trois problèmes juridiques distincts, l’acte médical, l’état civil et la famille. L’accès à un traitement chirurgicale et la modification de l’état civil peuvent aisément être rattachés à la sphère de la vie privée. Le cœur du problème étant l’individu face à son corps et l’individu face auxdocuments administratifs qui permettent une vie sociale. L’accès aux relations familiales est un problème d’une tout autre nature, car la famille est par définition un ensemble de liens de parenté et d’alliance. Or, la modification de l’état d’un seul des membres de cette famille peut bouleverser tous les liens familiaux. D’aucuns pensent qu’in faudrait s’orienter vers une dissociation des règlesapplicables aux différents transsexuels. Celui qui a toujours été célibataire pourrait par exemple accéder à un mariage, au contraire de celui qui avait été marié. Celui qui n’a jamais été juridiquement parent pourrait par exemple le devenir, au contraire de celui qui a déjà eu des enfants? Parce que le droit organise les règles de la vie en société en fonction de valeurs communes, il définit desnormes générales et abstraites, mais parce qu’il s’applique à des êtres de chair et de sang il lui faut tenir compte de la souffrance individuelle. Cette compassion ne doit pas l’entrainer à abandonner tout rôle normatif « La représentation de l’homme dans la société, c’est l’affaire du droit, car de cette représentation va découler inévitablement la nature des relations humaines qui s’établissent…