Effroyable jardin

janvier 6, 2019 Non Par admin

1. La névrose de l’enfant
2. Le portrait du père en auguste

« AUSSI LOIN QUE JE PUISSE RETOURNER… » à « IL MOURAIT SURTOUT D’AMOUR », pages 10-12.

1. La « névrose » de l’enfant
Le premier§ semble nous emmener vers un récit d’enfance traditionnel, comparable à ceux de Simone de Beauvoir, Proust, Cohen… Toute petite enfance, indiquée de manière très concrète « aux époques où jepassais encore debout sous les tables ». Puis paradoxe : un enfant qui n’aime pas les clowns, et exprime ce rejet de manière particulièrement violent : phrase nominale, rythme ternaire descendant qui « mime »son état d’esprit : « Des désirs de larmes et de déchirants désespoirs » (noter l’allitération en [dé]) : la réaction immédiate, paroxystique ; « de cuisantes douleurs » : le sentiment est analysé, nommé; « Des hontes de paria » : explication, et première occurrence du sentiment dominant : la honte.
Le deuxième § exprime de manière lyrique son horreur des augustes (clowns tristes à la figureblême) ; cela commence par une énumération de souvenirs d’enfance, hétéroclite, un peu à la manière de Cohen. « L’exact du sentiment » : adjectif substantivé qui produit un effet d’insolite (on devrait dire »le sentiment exact » ou « l’exactitude du sentiment ». Cela souligne également l’ironie du personnage envers lui-même : vertueux effroi d’un puceau, suée d’une rosière… Puceau et rosière sont desjeunes gens peu avertis, et donc ridicules. On notera le mélange des niveaux de langue : « cramoisir, ityphallique » appartiennent au langage savant, « pipi-caca » au langage enfantin. Cela indique unesuperposition des points de vue, de l’adulte cultivé et de l’enfant. Noter le nouveau rythme descendant : cadence mineure, toujours significative en français : « à cramoisir, à bégayer, à faire pipi-caca. Adevenir sourd, fou, mort » : la longueur des segments va en diminuant jusqu’à « fou », puis se relance avec « à mort ».
Le troisième § introduit de nouveaux personnages : les copains de classe,…