Analyse le malade imaginaire
Le malade imaginaire
Jean-Baptiste Poquelin, mieux connu sous le nom de Molière, est né à Paris durant le XVIIe siècle. Dramaturge et auteur de pièces de théâtre, il a d’abord fait ses études en droit pour ensuite abandonner ces dernières pour le théâtre. Il crée en 1643 la troupe L’illustre théâtre avec laquelle il fait de multiples tournées en province, mais sans grand succès. De retour àParis, en 1658, il devient le favori du frère de Louis XIV et sa carrière d’auteur dramatique prend tout son sens en 1659 avec Les Précieuses ridicules. Soutenu par le Roi, il écrit plusieurs pièces dont L’école des femmes (1661), Dom Juan (1664), Le Bourgeois gentilhomme(1670) et Le malade imaginaire (1673). Dans cette dernière pièce de théâtre, Molière montre de façon démesurée à quel point lespersonnages de la bourgeoisie sont égoïstes, avares et naïfs en mettant l’accent sur Argan et Béline, sa deuxième femme, pour ensuite finir par l’ignorance des médecins et leurs capacités à se donner un statut important.
Tout d’abord, Argan et Béline sont décrits, tout au long de la pièce, comme des personnes avares et égoïstes envers leur entourage. Le malade imaginaire étant Argan, il débute pars’inventer des maladies et cherche à tout prix à avoir un médecin dans sa famille; même s’il en coûte le bonheur de sa fille aînée, Angélique. Égoïste, il veut marier celle-ci à Thomas Diafoirus, jeune médecin tout droit sorti du collège, qui a, en plus, 8000 livres d’héritage prévu de la part de son père. Ça lui coûtera, bien sûr, moins cher en médecines et en lavements s’il marie sa fille à ceThomas. Il avoue lui-même ses intentions :
Argan—C’est pour moi que je lui donne ce médecin; et une fille de bon naturel doit être ravie d’épouser ce qui est utile à la santé de son père (p.24).
Dans cette citation, le point-virgule souligne la rationalité de ses propos en affirmant qu’il n’en peut être autrement et met, de plus, l’accent sur le détail que sa fille acceptera de toute façonce mariage. De plus, Béline, avare comme elle est et sachant que son mari veut faire un testament, se met dans la grâce de celui-ci pour être sur de ne pas avoir gâché ses plus belles années aux côtés de ce vieillard ridicule et répugnant sans repartir avec son argent. Elle exprime ses vrais sentiments envers son «cher» mari dans une mascarade que Toinette a brillamment organisée dans ce but :Béline — […] Un homme incommode à tout le monde, malpropre, dégoûtant, sans cesse un lavement ou une médecine dans le ventre […]Il y a des papiers, il y a de l’argent, dont je me veux saisir, et il n’est pas juste que j’aie passé sans fruit auprès de lui mes plus belles années (p.104-105).
Avec cette énumération sur les défauts de son mari et sur les récompenses qu’elle veut recevoir, elleamplifie son amour excessif pour l’argent tout en montrant à quel point elle n’aimait pas son amant. Bref, la naïveté de l’un en apprend beaucoup à l’autre, mais dans cette pièce, ils sont plus amoureux de l’argent que de leur relation.
Ensuite, les médecins se font ridicules dans cette pièce où rien ne les met sur un piédestal. Ignorant, Thomas Diafoirus voulant impressionner la galerie, n’arrive àfaire que le contraire en disant qu’il a fait de si brillantes études et qu’il en est ressorti avec une thèse, qui selon la définition, est censée «faire avancer son domaine», mais qui ne tient qu’en une seule page et qui ignore toute nouvelle découverte et je cite :
Monsieur Diafoirus— […] que jamais il n’a voulu comprendre, ni écouter les raisons et les expériences des prétendues découvertesde notre siècle […] Thomas Diafoirus— Il tire une grande thèse roulée de sa poche […] » (p.58).
En plus d’être roulée, elle rentre dans une poche…ça donne une petite idée de la taille de la chose dont il est tant fier. Cette antiphrase a pour effet de mettre de l’ironie dans ces propos en se moquant de l’ignorance de Thomas, tout en suggérant au lecteur une image comique de la situation….