La jeunesse rurale au xixème siècle
Auteur : FARCY Jean-Claude Titre : La jeunesse rurale dans la France du XIXème siècle Edition : coll. « VIVRE L’HISTOIRE », Editions Christian, Paris, 2004, 220 pages.Structure : introduction, 8 chapitres en 3 parties, conclusion, sources et bibliographie, index, table des matières.
Avis personnel : Livre clair et précis. La structure découpée en parties divisées elles-mêmes en chapitres permet de distinguer les enjeux de manière nette. Ce livre m’a permis de suivre l’évolution de la société vis-à-vis demon précédent livre dont j’ai réalisé la fiche de lectures : « la vie conjugale sous l’Ancien Empire ».
Introduction :
L’auteur souligne tout d’abord le fait que la jeunesse est un sujet qui a longtemps été délaissé par les historiens. Il explique pourquoi il aura fallu attendre la fin du XXème siècle pour que la jeunesse suscite réellement l’intérêt des contemporains. Cependant malgré cetengouement pour les jeunes, Jean-Claude FARCY relève le fait que l’adolescence rurale soit laissée de côté. En effet, selon lui, les historiens se sont exclusivement intéressés à la jeunesse bourgeoise et aristocratique, tandis que les historiens ruralistes n’abordent qu’à peine la place pourtant prédominante des jeunes dans la société rurale. L’auteur explique donc, en se basant sur les raressources disponibles qu’il veut ici, à travers l’analyse du statut et des rôles de la jeunesse dans le monde rural, voir, à terme, les rapports qui se créent entre la jeunesse , le village et la société française.
PREMIERE PARTIE : L’APPRENTISSAGE DES RÔLES PROGFESSIONNELS ET SOCIAUX
L’auteur nuance, pour commencer, la définition de la notion d’adolescence constituée au XIXème, d’après lui,impropre à caractériser la jeunesse rurale. En effet il explique que cette définition se base sur un modèle d’éducation limité aux classes dominantes. D’après l’auteur, il y a 3 jeunesses rurales, reflet de classes sociales différentes.
CHAPITRE 1 : Jeunesse rurale jeunesses rurales
L’auteur débute ce premier chapitre en distinguant les élites rurales, la paysannerie familiale, et lespaysans plus pauvres expliquant que chaque classe sociale entame pendant sa jeunesse l’apprentissage de son rôle social spécifique. L’historien s’intéresse d’abord au modèle d’éducation suivi par la jeunesse des élites rurales et des bourgeois provinciaux ( p14-18). Ils se distinguent par le fait que leur formation est faite hors du monde rural. Les fils de châtelains bénéficient d’une éducationdomestique et les bourgeois provinciaux placent généralement leur progéniture en pension dans l’enseignement secondaire. Cette déconnexion d’avec le monde rural a pour but de leur « faire découvrir une façon bourgeoise de vivre une partie de l’adolescence ». L’auteur explique cependant que même les jeunes aisés, restés à la campagne semblent déconnectés de la réalité rurale : « ces jeunes de lanoblesse sont dans un monde à l’écart du réel, monde qu’ils vivent sur le mode du divertissement ». L’auteur rappelle toutefois que ces couches aisées ne représentent qu’une toute petite partie de la jeunesse rurale. Ensuite, l’historien se penche sur l’apprentissage du rôle social chez la petite et la moyenne paysannerie qui se fait généralement au sein de la famille (p19-31). Ainsi ces jeunesservent de main d’œuvre gratuite dans l’exploitation des parents tout en apprenant leur futur rôle. L’auteur distingue les travaux réservés aux filles de ceux des garçons dont l’apprentissage commence toutefois pour chacun dès l’enfance. Le pécule qu’ils peuvent obtenir dépend de la décision des parents dont l’autorité est à cette époque très importante « l’obéissance aux parents est la norme »…