Commerce international
Cellule d’Analyse de Politiques Economiques du CIRES (CAPEC)
LETTRE DE POLITIQUE ECONOMIQUE
LPE N° 44 Décembre 2003
Impact de l’UEMOA sur le Commerce Intra-communautaire : Evaluation à l’aide d’un modèle de gravité Deuro Toloum Kan NGARESSEUM
1. P ROBLÉMAT IQUE
Le
commerce extérieur
« Plusieurs auteurs ont établi le lien entre les politiques d’ouverture au commerce internationalet la croissance …»
est admis, par la plupart des économistes, comme une des principales sources de croissan ce économiqu e. Plusieurs auteurs ont établi le lien entre les politiques d’ouverture au commerce international et la croissance (Dollar, 1992 ; Edwards, 1992 ; Harrison, 1995). Bien que les travaux de ces auteurs soient récem-
ment critiqués par Rodriguez et Rodrik (2000), ilapparaît clairement que ce lien existe, ce qui a favorisé, entre autres, la croissance des économies d’Asie du Sud-Est. Le système de commerce multilatéral de l’OMC, en prescrivant la libre circulation des biens, des services et des capitaux, entend faciliter le transfert des technologies nouvelles, favoriqualité. Ils ont besoin d’établir, par ailleurs, des partenariats stratégiques interne et externe,pour réduire les coûts des ajustements nécessaires. L’Union Economique et Monétaire Ouest-
ser la délocalisation de certaines activités au profit des PVD (Rieber et Tran, 2000), promouvoir l’investissement direct étranger (Biomström et Kokko, 1997 ; Elbadawi, 1997) et l’accès aux biens et services à bon marché. L’OMC cherche à offrir ainsi des perspectives de progrès aux économies endéveloppement, grâce au libre échange.
Cette lettre de Politique Economique est tirée de Politique Economique et Développement (PED) n° 87 de la CAPEC.
Toutefois, pour tirer profit des avantages que leur offre le système de commerce multilatéral, les pays en développement doivent avoir un environnement économique attractif et disposer des infrastructures économiques de bonne
Africaine est créée, en1994, pour répondre au défi de la mondialisation. Les autorités des pays membres de l’union (Le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo) ambitionnent de
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favoriser, grâce à la libéralisation des échanges dans le cadre de cette Bien que l’accroissement du commerce intrarégional soit lamotivation première de la création des organisations économiques sous régionales, la part de ce commerce dans le total des échanges des AR demeure faible et instable. Les accords économiques régionaux, en particulier ceux d’Afrique, n’ont pas entraîné toujours l’accroissement espéré des échanges commerciaux (Elbadawi, 1997 ; Yeats 1998). Par ailleurs, les études ont montré que l’intégrationtélécommunications et leur faible densité, l’insécurité et le long délai de recouvrement et des paiements des transactions, etc. Cadot et al. (2000) expliquent aussi l’insuccès des Accords Régionaux (AR) africains par les tensions engendrées par la répartition inégale des activités qui seraient à l’origine de la faible coo-
entité économique sous régionale, l’insertion harmonieuse et avantaéconomiqueentre les pays du sud, dans bien de cas, révèle une domination de détournement sur la création de trafic (De Melo et Grether, 1997 ; Yeats, 1998 ; Cadot et al. 2000). En 1999, les parts de l’UEMOA dans les exportations et les importations mondiales n’étaient que de 0,12% et 0,16% respectivement. Le commerce intra-UEMOA ne représentait que 12% environ des échanges de l’union. pération entre lesEtats membres. Cela entraînerait le détournement des exportations vers d’autres régions du monde au détriment des partenaires de la sous région. Yeats (1998), (Foroutan et Pritchett (1993) et (Frankel 1997) reconnaissent qu’il existe cependant, entre les
geuse de leurs économies dans la mondialisation. Par ailleurs, les échanges intra-communautaires sont caractérisés par leur instabilité, par…