L’entreprise innovatrice
L’entreprise innovatrice
Toute entreprise est en avant tout soucieuse de sa stabilité. Son organisation est fragile, ses programmes de formation et processus de travail sont rodés. Une idée nouvelle pourrait perturbait cet organisation. L’innovation est donc d’abord très naturellement rejetée.
Cependant l’innovation, ne réussira que si elle est mise en œuvre par une entreprise.
Il est dansl’ordre des choses que l’entreprise ne comprenne pas l’inventeur. Ce qui est plus difficile à expliquer, c’est comment cette incompréhension finit par céder et pourquoi, malgré tout ce qui incite l’entreprise à rester identique à elle-même, il se produit des innovations et même beaucoup d’innovations.
Comment bascule l’opinion d’un dirigeant ? Comment une proposition auparavant inaudibledevient-elle une évidence ?
Nous ne considérerons ici la dimension économique : certes l’entreprise ne se réduit pas à la seule économie, mais c’est sur le terrain de l’économie que se tranche, en dernier ressort, l’évaluation de son efficacité.
Nous allons donc voir dans un premier paragraphe pourquoi l’entreprise est elle innovante et dans un deuxième paragraphe nous essayerons de comprendrecomment l’entreprise innove.
Il semble facile d’expliquer l’innovation par l’économie : « si l’entreprise innove, c’est parce que l’innovation procure du profit ».
* Moteur de l’entreprise innovante
Selon la théorie de la concurrence parfaite, l’équilibre qui s’instaure lorsqu’un marché est servi par de nombreuses entreprises et que de nouvelles entreprises peuvent y entrer librement, est unéquilibre à profit nul : s’il était possible d’y faire du profit de nouvelles entreprises y entreraient, l’offre augmenterait et le prix baisserait jusqu’à ce que le profit s’annule.
Il n’en serait pas de même si le marché considéré était non pas sous le régime de la concurrence parfaite, mais sous celui du monopole. Il n’y aurait alors sur le marché qu’une seule entreprise et bien sûr il n’yaurait pas de libre entrée. L’entreprise pourrait fixer le prix au niveau qui maximise son profit plutôt qu’au niveau le plus favorable au consommateur.
Mais ce raisonnement suppose que la définition des produits, ainsi que celles de la fonction de production et de la fonction de coût, soient pérennes. Or l’innovation introduit des produits nouveaux ou modifie la fonction de production des produitsexistants (innovation de procédé).
Lorsqu’une entreprise innove, c’est pour rompre le cercle dans lequel l’enferme la concurrence. En créant un nouveau produit elle bénéficie d’un monopole temporaire, pendant ce temps les concurrents essayent de réagir à une offre plus profitable.
Si par une innovation de procédé elle réduit son coût de production, elle réalise un surprofit pendant le délai quisera nécessaire aux concurrents pour adopter le nouveau procédé.
Seule la perspective d’un surprofit explique que l’entreprise fasse l’effort pénible qui accompagne l’innovation : elle devra payer le coût de l’investissement, réorganiser ses usines et circuits de distribution, acquérir des compétences nouvelles, redéfinir les missions et contours des directions, et tout cela pour un résultatincertain. Pour récompenser cet effort, il faudra un surprofit élevé : Le consommateur sera, en fin de compte, le bénéficiaire de l’innovation.
Si le surprofit a convenablement rémunéré l’effort de l’entreprise, celle-ci sera incitée à innover de nouveau.
Pour que le surprofit récompense l’innovation, il faut que l’entreprise bénéficie d’un monopole temporaire ; mais pour qu’elle soit incitée àinnover de nouveau, il faut que celui-ci ne s’éternise pas. Si en effet l’entreprise bénéficiait d’un surprofit durable, pourquoi se donnerait-elle la peine d’innover de nouveau ? Un monopole durable fait d’elle une rentière : elle devient incapable d’évaluer les risques, donc de prendre le moindre risque.
* Circuit de d’un capital innovant
Le succès d’une innovation ne dépend pas…