Le contexte du siècle des lumières
L’esprit de la Régence
Après la mort de Louis XIV, en 1715, c’est le sentiment qu’une époque nouvelle va commencer. Les rigueurs imposées par le roi vieillissant et Mme de Maintenon, proche du courant de janséniste, ont sclérosé la cour, qui ne demande qu’à s’étourdir. Aussi la Régence, exercée par Philippe d’Orléans (1715-1723) va-t-elle libérer les esprits. Ce dernier est le fils de Philipped’Orléans, le frère de Louis XIV. Il épouse Melle de Blois, la fille de feu le roi et de Madame de Montespan. Il bénéficie de la cassation du testament du roi de France (qui désignait le duc de Maine, bâtard légitimé, futur régent) par le Parlement pour devenir Régent. Un vent d’irrespect, de frivolité, de fantaisie va souffler sur les courtisans : les « roués » (hommes cyniques et séducteurs)aux côtés du Régent vont apparaître et conduirent un mouvement de désacralisation des valeurs et repères du siècle précédent. La critique sous toutes ses formes se pratique avec allégresse : Montesquieu publie ses Lettres Persanes, en 1721, qui vise avec son arme satirique le pouvoir religieux et politique ; Voltaire ose des petits vers contre le Régent, qui lui feront connaître un court exil.L’esprit de non-conformisme devient la règle.
Le contexte économique et politique sous la RégenceLa Régence est marquée par une certaine indifférence par rapport aux questions politiques et religieuses. Le caractère dilettante de Philippe d’Orléans permet à la Haute aristocratie d’exercer un pouvoir important lors des Conseils (les Synodies), et le Parlement obtient le droit de remontrance, quientrava la monarchie jusqu’à la fin du XVIIIème siècle. Le pays connaît une relance économique puissante : la colonisation française est encouragée en Louisiane, on reconstruit la marine nationale, la monnaie se stabilise, les dettes commencent à être absorbées. Seule la faillite du système de Law (qui repose sur l’alliance de la Banque royale et la Compagnie perpétuelle des Indes censée attirerles actionnaires et leur or) jette une ombre durable sur les finances du pays.Cette banqueroute est en partie compensée par l’efficace politique étrangère de l’abbé Dubois. C’est la fin des persécutions religieuses : l’Eglise catholique connaît un renouveau, et applique davantage de tolérance. Le Régent libère même les jansénistes, opposés aux Jésuites. Les classes dites moyennes pratiquentl’honnêteté dans les affaires, ce qui assure une solide expansion économique. En février 1723, Louis XV atteint sa majorité, il a 13 ans. Le Régent continue d’exercer le pouvoir avec l’abbé Dubois, jusqu’à sa mort en décembre 1723.
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Le règne de Louis XV
Grandeur
Le Bien-Aimé, qui ne le restera pas longtemps, est l’arrière petit-filsde Louis XIV. Il monte sur le trône à 13 ans, mais ce sont le duc de Bourbon, puis le cardinal de Fleury (1726-1743) qui menèrent la politique lors des premières années de son règne.Louis XV bénéficie d’un assez long état de grâce de la part du peuple français : son caractère avenant (quand il n’est pas en phase de dépression) et son physique avantageux lui attirent la sympathie. De même lessuccès militaires pendant les guerres de Succession contre les Autrichiens (1740-1748) dans les années 1740 lui assurent la confiance ses sujets. L’apogée de sa renommée est atteinte lors de la bataille de Fontenoy, le 11 mai 1745, aux Pays-Bas Autrichiens (l’actuelle Belgique). Son ami, le Duc de Richelieu, grand libertin et excellent militaire, se voit vanter ses mérites par Voltaire, qui cherchedes protecteurs.
Et décadence
Le vent tourne, lorsque le roi décide d’afficher sa liaison avec une jeune femme, rencontrée lors d’un bal masqué en 1745 : Jeanne Poisson, future Marquise de Pompadour. En effet, celle-ci est fille de banquier, roturière, belle, intelligente, et se pique de se mêler de politique. Des pamphlets, dessins et rumeurs obscènes, entachent le règne de cette favorite…