Trésorerie

décembre 29, 2018 Non Par admin

Que faire de sa trésorerie
Gérer sa trésorerie excédentaire
| Entre prudence et rentabilité, gérer son excédent de trésorerie relève du compromis. Quelles liquidités faut-il garder ? Quels placements privilégier en fonction de ses contraintes ? Réponses. |

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| Interview de Jacques Anas | Sommaire | Lexique | |

Un compte en banque qui se remplit esttoujours de bon augure pour le chef d’entreprise. Mais il n’est pas toujours simple de savoir ce qu’il faut faire de cet excédent de liquidités. Si depuis mars 2005, les banques françaises ont le droit de rémunérer les comptes courants, c’est encore une pratique peu répandue et dans tous les cas financièrement peu alléchante. Entre gestion prudente et exigence de rentabilité, des compromis peuventêtre trouvés. Voici quelques conseils pour utiliser au mieux une trésorerie excédentaire.

Proscrire les trésors de guerre
« Ne laisser jamais sa trésorerie inoccupée ». C’est une règle d’or pour Annie Bellier Delienne, spécialiste de la gestion de taux et co-auteur de « Gestion de @trésorerie » (Editions Economica). Il ne faut garder à disposition que les fonds nécessaires au respect de sesengagements financiers à court ou moyen terme. « Les entreprises doivent se laisser une marge de sécurité de trois mois », précise Jean-Paul Boisseau, conseiller financier indépendant et membre du réseau Entreprendre.
La mise en oeuvre d’un projet peut justifier de garder sa trésorerie inoccupée mais jamais plus d’un mois »Annie Bellier Delienne | |
Un excédent de trésorerie important peut égalementêtre acceptable pour financer des projets d’investissement (rachats, croissance interne) à court terme. « La mise en oeuvre d’un projet peut justifier de garder sa trésorerie inoccupée mais jamais plus d’un mois, explique Annie Bellier Delienne. Au-delà, il existe des solutions de placement adaptées. » Rester liquide est un impératif mais une trésorerie structurellement importante est de mauvaisaugure pour une entreprise car elle témoigne d’un déficit de gestion et se traduit par un manque à gagner parfois important.

Anticiper les flux
Bien gérer son excédent de trésorerie requiert une anticipation des flux financiers futurs. L’objectif est d’apprécier le montant des fonds utilisables et la durée de leur disponibilité de manière aussi certaine que possible. « Un budget prévisionnel surtrois mois glissants, même peu détaillé, permet au chef d’entreprise de savoir ce qu’il doit faire de ses flux de trésorerie entrants », explique Annie Bellier Delienne. L’estimation de ses besoins en fonds de roulement est, dans ce sens, une étape à ne jamais sous-estimer.

Même en se penchant sérieusement sur les chiffres, il n’est pas toujours simple d’anticiper précisément les flux futurs entenant compte des spécificités de son activité. Pour se repérer, il peut être utile de comparer le niveau de sa trésorerie à celui de ses concurrents. Différents ratios fournis par des organismes tels que la Banque de France, les chambres de commerce ou les centres de gestion agréés permettent de réaliser ce benchmark. « Pour rester prudent, mieux vaut occuper le haut de la fourchette de cesindicateurs pour le secteur ou l’activité concernés », suggère Jean-Paul Boisseau.

A court terme, des placements sur le marché monétaire
Une fois ces prévisions effectuées, il est possible de savoir que faire de ses fonds. Plusieurs cas de figure se présentent et dépendent essentiellement de la durée de disponibilité des liquidités. Il existe des solutions de placement pour toutes les échéances, ycompris les plus courtes. A moins d’un mois, les Sicav monétaires sont les plus adaptées. Les fonds placés peuvent être immédiatement récupérés, sans pénalité puisqu’il ne s’agit pas d’un placement dont le terme est fixé. Le risque pris dépend de la composition de la Sicav mais reste toujours minime. Il s’agit plus d’une éventuelle révision à la baisse de sa plus-value que d’une menace sur le…