Acte trois
ACTE TROIS – SCÈNE QUATRE
Passage très important, en ce qu’il constitue une charnière dans la position de Macbeth : aussitôt après larencontre des sorcières, à l’entrée de la pièce, il a cru être simplement un homme béni par le destin, il a cru que le titre de roi lui viendraitnaturellement, sans passage à l’acte ni violence. Une fois le meurtre de Duncan accompli, il est consommé par le remords. Enfin, il choisit de nier le destinpour se guérir de son remords : dans la scène qui précède, il vient de commanditer l’assassinat de Banquo et de son fils Fléance, espérant en celaconjurer les prédictions des sorcières, et revenir sur le destin. Cette scène 4 de l’Acte III met en scène l’échec de Macbeth dans sa tentative deconjurer le destin, et cela de plusieurs façons : Macbeth, plus que jamais, est incapable de jouir du pouvoir (la fête est nue … et le trône est occupé parLady Macbeth) ; loin d’échapper au remords, celui-ci s’objective, ou s’incarne désormais en un spectre, et Macbeth perd la raison et se résout audérèglement qui assaille l’univers de la pièce.
Nous nous intéresserons, pour rendre compte de ce passage, à la double scène et au double jeu quicaractérisent les personnages. Nous montrerons ensuite que Macbeth est maintenant absent : absent à lui-même, absent à ce qui se passe autour delui, il est un homme déshumanisé. Enfin, nous nous attacherons à montrer la puissance et les effets du désordre sur le monde qui lui est soumis.