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LES NOUVEAUX ELDORADOS DU FINANCEMENT
Affaires
I
Mezzanine : la renaissance
M. Benchimol
G.Rico
S. Camboulive
J.Bentz
T.Raiff
C.Levi
T.Degroote
J.Eichenlaub
Depuis trois ou quatre ans, le marché de la mezzanine a bel et bien changé. Le nombre d’acteurs actifs dansl’Hexagone a triplé pour atteindre 15 acteurs dédiés à la mezzanine. En 2007, European Capital, Capzanine, ICG, Axa Mezzanine et Paris Orléans se sont montrés les plus actifs mais tous les acteurs semblent avoir trouvé leur place sur un marché de plus en plus concurrentiel. Tour d’horizon.
Par Olivier Bénureau
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l y a quelques jours, une des plus grandes manifestations dédiée à lamezzanine se terminait sur la conclusion suivante : 2008 sera l’année de la renaissance de la mezzanine. Il faut dire qu’à l’heure où la crise du subprime rebat les cartes des financements LBO, les mezzaneurs sont devenus des acteurs clefs dans la réalisation des LBO. Depuis septembre, ils bénéficient d’un environnement plus fin et propice à la mezzanine. « Depuis la disparition des CLO et des banques dumarché de la mezzanine, nous sommes encore plus sollicités sur des gros dossiers », témoigne-t-on chez Axa Mezzanine. A tel point que cela se ressent désormais sur tous les segments. « La plupart des deals du small-cap intègre de la mezzanine », observe Raoul de Vaucelles, directeur de Participations chez Paris Orléans. Chez Euromezzanine, même son
de cloche : « Ce qui caractérise la situationactuelle dans les opérations de taille moyenne, c’est l’obtention des financements bancaires par pool bancaire. Nous sommes très sollicités depuis le début de l’année car les banques n’arrangent plus la mezzanine. Désormais, elles nous appellent pour réaliser la mezzanine», relève Thierry Raiff, Managing Director d’Euromezzanine. Dans bien des cas, l’apport des mezzaneurs permet de compenser ladiminution des quanta de dette accordée par les banquiers. Mais cette évolution trouve aussi ses limites dans l’équilibre des opérations : « Nous faisons en sorte que la mezzanine ne soit pas supérieure à 1,5 fois l’Ebitda et que le montant « dette + equity » reste inférieur à 5 fois l’Ebitda», précise encore Raoul de Vaucelles. Le marché a en effet considérablement évolué en l’espace de quelquesmois. Il
y a un an, la mezzanine était grignotée par les tranches de dette senior C et D et les tranches second lien. «Nous constatons en effet que les tranches mezzanines ont retrouvé leur juste place dans les structures de financements d’acquisitions, ce dont nous sommes ravis, derrière des leviers bancaires plus raisonnables et à nouveau corrélés aux free cash flow » note Guillaume Rico, DG deCIC Mezzanine. Ce constat prouve qu’aujourd’hui, les rapports de force ont changés. Les tranches « second lien » et les tranches D disparaissent, amenant ainsi les mezzaneurs à davantage de facilités pour obtenir des warrants. « Depuis quelques mois, les CLO ont disparu du marché, cela allège la pression sur la mezzanine », explique Dominique Fouquoire, associé chez IFE Mezzanine. D’une façongénérale, 2008 s’annonce sous de bons auspices pour les mezzaneurs. «La conjoncture
MdA n°31 ? Mai 2008
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Tableau 1
Volume des opérations mezzanine et valeur totale de la mezzanine investie en Md€
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actuelle redonne sa vraie vocation à la mezzanine qui vise à bridger le gap entre la dette et les fondspropres. Et c’est une très bonne chose », se félicite aussi Jean-Pascal Ley, associé chez IFE Mezzanine. Le cœur de métier d’un mezzaneur étant de contribuer à faire avancer la société, il est important de souligner «qu’un mezzaneur ne peut pas se permettre de faire une croix sur un investissement », prévient Dominique Fouquoire. Même si tempère-t-elle au final « c’est l’equity sponsor qui décide »….