Pesonnages pesant dans l’argant de zola

décembre 24, 2018 Non Par admin

Dans ce célèbre roman, on rencontre beaucoup de personnages. Une occasion d’apprécier le talent qu’emploie Zola pour les décrire. C’est une galerie de portraits très typés qui vont présenter les acteurs du monde de la bourse.
Dès les premières lignes, le personnage principal — Saccard escroc et spéculateur — se trouve dans une salle de restaurant fort encombrée, c’est l’occasion de présenter uncertain nombre personnages qui interviendront dans la suite du roman. Par contre, on notera qu’à ce niveau du texte on ne dispose pas de description du « héros » lui-même : il se décrit donc en tout premier lieu par ceux qu’il fréquente — ou bien essaie de fréquenter, car il est sans argent après ses échecs précédents et personne — ou presque — ne le salue.
Ses voisins de table ?
Mazaud : agentde change, jeune et prometteur, il a hérité de la charge de son oncle. Il se laisse convaincre — par ambition — et soutient les projets de Saccard, gagné par la fièvre qui s’empare de la bourse (voir panique à la bourse), il se laissera entraîner dans la spéculation à la hausse… jusqu’à l’effondrement et à sa ruine et celle de ses clients : il se suicidera.
Amadieu : personnage secondaire, ilapparaît au début du roman, en fait, il personnifie l’image de la fortune instantanée que peut apporter la Bourse. Sans connaissance des marchés, il a acheté à vil prix des actions dont le cours s’est envolé par la suite, le transformant en millionnaire. Il semble fort respecté — alors qu’il n’a aucune compétence — une manière pour Zola de nous montrer que c’est bien l’argent qui est la source de cerespect. Avec un tel nom, comment imaginer qu’il ne bénéficie pas d’un soutien divin ?
Pillerault, Moser et Salmon : à eux trois, ils vont symboliser des caractères classiques.
Pillerault est « bullish » (haussier) — le taureau — prêt à se lancer dans des opérations risquées, avec grande espérance de profit.
Moser est « bearish » (baissier) — l’ours — « en proie à de continuelles craintes decataclysme ».
Le dernier, Salmon, n’est pas forcément neutre, mais il cache son jeu. Il est donc probablement capable de jouer aussi bien la hausse que la baisse, en fonction de ses propres analyses. Il est aussi capable de s’abstenir (« on ne savait dans quel sens il jouait, même s’il jouait »).
Sabatani : beau, mais louche. Très beau et très louche. Il n’hésite pas à participer à des opérations tout àfait illégales (par exemple des manipulations de cours). Il servira de prête-nom à Saccard lorsqu’il voudra acheter en secret ses propres actions. Traduisant la xénophobie ambiante de l’époque, cet individu peu recommandable est « un Levantin, à la face longue et brun, qu’éclairaient des yeux noirs magnifiques, mais qu’une bouche mauvaise, inquiétante, gâtait ». Autre témoignage du peu de cas queSaccard fait de ces « métèques » : il songe — au début du roman — qu’il est tombé si bas que « les Sabatanis, seuls, le saluaient ».
Huret : ce député représente le monde politique sur cette scène et sert d’intermédiaire entre Saccard et son cousin, le ministre Rougon. Huret est un « normand du Calvados, une figure épaisse et large de paysan rusé ». Ayant accès aux dossiers du ministre, il va commettreun délit d’initié dont il fera profiter Saccard et ses associés : il apprend — avant la publication officielle de la nouvelle — que la guerre est finie. Saccard va donc pouvoir acheter des titres avant que les cours ne se mettent à monter. Confirmant sa perfidie, il fera partie de ceux qui abandonneront Saccard en revendant avant la chute, faisant mentir le proverbe « bien mal acquis… ».
Massias: le « remisier », tout en bas de l’échelle, il sert d’intermédiaire entre le marché et ces personnages qui achètent, vendent, gagnent, perdent… « . Résigné à sa dure besogne de remisier malchanceux, il se présentait déjà chaque jour, bien qu’il n’y eût pas encore d’ordres à recevoir ». Tout un monde auquel il n’appartient pas et puis… « il faut être juif ; sans ça, inutile de chercher à…