Autonomie

décembre 24, 2018 Non Par admin

L’AUTONOMIE

L’autonomie se définit selon le Grand Robert par le droit pour un individu de se gouverner par ses propres lois.
Pour Marie-Agnès Hoffmans-Gosset, l’autonomie consiste à faire soi- même sa loi et à disposer de soi dans les diverses situations pour une conduite en harmonie avec sa propre échelle de valeurs.
Ce n’est ni la liberté absolue, ni l’isolement, ni l’indépendance totale,ni l’individualisme : en effet, être autonome, c’est être plus libre et non être libre. C’est une liberté limitée de choix, de décider. La liberté des autres apparaît comme une limite à notre liberté. L’autonomie réclame la présence de lois et al présence des autres. Ces deux aspects introduisent la sociabilité dans l’autonomie. Elle n’exclut pas la dépendance, c’est à travers autrui et dans unerelation de personne à personne que le sujet se construit.
L’autonomie ne s’enseigne pas, elle se vit, elle se pratique : c’est un savoir-être, une attitude, une valeur à développer. C’est une façon d’être, de décider, de penser et de s’exprimer. Elle est une condition favorable pour que se mette en place la socialisation de l’enfant. Etre autonome ne prend véritablement sens qu’en étant social,c’est-à-dire construit de relations et ouvert aux relations. (Cela fera l’objet de notre première partie).
L’autonomie est intégrée aux objectifs éducatifs. En effet, la loi d’orientation de 1989 stipule que l’enfant est au centre du système éducatif ? Il est acteur de son propre apprentissage. L’école doit lui permettre d’acquérir un savoir et de se construire sa personnalité, son identité par sapropre activité. L’enfant devient un « sujet » qui prendra des initiatives afin de devenir un homme libre et responsable.
Il est précisé dans les instructions officielles de 1995 que l’autonomie est une compétence transversale, c’est-à-dire une compétence se construisant dans différents domaines disciplinaires et permettant de construire des apprentissages communs aux différents domaines.
Dansles nouveaux programmes de 2002, il est à nouveau affirmé que la curiosité et l’envie de connaître, l’affirmation de soi, le respect des autres, l’autonomie sont autant de comportements qui sont sans cesse encouragés.
L’autonomie recouvre différents champs :
– l’autonomie physique qui consiste en la prise de conscience par l’enfant de ses possibilités physiques et l’apprentissage des gestesquotidiens. Elle conduit à s’éprouver comme personne authentique, responsable et à se projeter dans l’action.
– L’autonomie affective et relationnelle : il s’agit pour l’apprenant de pouvoir se détacher petit à petit de l’aide de l’adulte. En effet, chaque étape de la vie est marquée par une nouvelle étape dans l’autonomie. En entrant à l’école primaire l’enfant doit d’abord apprendre à seséparer de sa mère et le maître l’aide en ce sens puis peu à peu il va devoir se détacher de cette aide. Elle conduit à la socialisation : on passe de la dépendance à l’indépendance mais en passant par l’interdépendance.
– L’autonomie intellectuelle : il faut amener l’enfant à pouvoir penser par lui-même. D’où la nécessité de lui donner les moyens de savoir comment utiliser ce qu’il a appris dansd’autres contextes ( l’élève doit « apprendre à apprendre et à s’auto évaluer). Elle conduit à la structuration de la personnalité selon une loi.

Nous verrons tout d’abord les enjeux de l’autonomie (I) puis comment nous pouvons rendre les enfants autonomes (II).

Iere Partie : Les enjeux de l’autonomie

A- Les instructions officielles de 1995

a) A l’école maternelleL’autonomie est un objectif constant à différents niveaux. En effet, l’école a pour but d’être un milieu :
– où l’enfant construit des relations de qualité avec d’autres enfants et des adultes
– où l’enfant apprend à respecter des règles de vie collective
– où il peut agir et participer
– où il acquiert des méthodes de travail.
– L’enfant construit des bases d’une éducation…