Individualisme et travail social

décembre 22, 2018 Non Par admin

Essai de Méthodologie

L’individualisme et le travail social. Dès que l’on s’interroge sur le lien social propre aux sociétés contemporaines, il est difficile d’échapper au débat sur l’individualisme. Dans l’individualisme, l’individu tente de s’affranchir de toutes les normes sociétales. Ce mouvement est caractérisé par les revendications individualistes, l’accent est mis sur l’autonomie del’individu, la recherche d’émancipation et de l’épanouissement personnel. Cependant, comment le travail social peut il s’opérer dans une société caractérisée par la montée de l’individualisme? Comment ces deux logiques peuvent-ils s’articuler ? Comment adapter la méthodologie du travailleur social par rapport aux revendications de l’individualisme ?
Synthèses
Dans ¨Les enjeux de l’individualisme¨,François Dubet explore la relation entre l’individu et la société. Nous sommes dans une société où l’individu acquiert de plus en plus de place. L’homme n’est plus sous contrainte, il a une liberté de choix. Il peut choisir sa religion, sa préférence sexuelle… Cependant cette liberté l’expose aux critiques de la société.
La position que l’individu occupe dans l’organisation a changé, il n’aplus une place et une tâche bien déterminées. Aujourd’hui on lui donne des objectifs et les moyens pour les atteindre et pour le reste il doit se débrouiller seul. De plus, on attend également de lui qu’il soit performant, ce qui a comme conséquence un développement de stress.
L’individualisme a contribué à l’accroissement de la performance mais également au développement de la compétition entreles individus. Avant, on disait que « la bonne société est celle qui réduit les inégalités de position sociale ». Aujourd’hui, on dit « la bonne société est celle qui permet aux individus d’entrer dans une compétition équitable leur permettant d’accéder à toutes les positions inégales possibles ». L’homme se trouve dans une double injonction : il doit être performant mais aussi bien dans sa peau.L’individu est un être social. Il est définit par rapport à l’Etat, c’est ce dernier qui le garantit comme individu. L’homme est un citoyen public et un individu privé. Exemple: il a le droit d’être espagnol chez lui mais pas un public. Les catégories sociales sont bousculées, les rôles sociaux éclatent : la femme devient un « gagne pain ». Les réalités sociales changent également, au vingtièmesiècle, il fallait sauvegarder la famille, au vingt et unième siècle il faut assurer non plus la famille mais la filiation. L’individu, ne se marie plus par devoir mais par choix et par amour.

Michaël Singleton dans « Critique de l’Ethnocentrisme »nous démontre que pour l’heure il n’est pas facile pour les occidentaux de se laisser interpeller par la question du souci d’autrui et cela est dû audécoupage entre le privé et le public. Le philanthropisme est fait pour se donner bonne conscience.
L’anthropologue est particulièrement bien placé pour recevoir cette question du souci d’autrui de plein fouet. Il aura souvent éprouvé pas mal de difficultés à expliquer le but de son intervention au peuple africain. Il a beau penser qu’il ne travaille que pour la science, son intérêt n’est ninoble ni neutre ni désintéressé. Les apparences sont donc pour l’auteur trompeuses du fait qu’il ne s’agit pas d’un désintéressement total, d’une gratuité absolue, d’une indifférence à son propre égard mais d’un calcul intéressé et intéressant. Car, si je peux prouver que mon dévouement présent pour d’autres me rapportera l’équivalent ou plus dans l’avenir, j’ai de nouveau intérêt à me montreraltruiste. C’est ce qu’on appelle le « reciprocal altruism »

Depuis toujours, se pose le problème du devoir de se soucier des autres. L’auteur s’interroge sur la provenance du mandat : d’où vient, de qui ou de quoi, le souci d’autrui ? Par quelle autorité, peut-on, doit-on être responsable du développement de ceux qui, sous une forme ou une autre, se présentent comme des sous-développés ?…