1984 : Fiche de lecture
1984 est communément considéré comme une référence du roman d’anticipation, de la dystopie (est un récit de fiction peignant une société imaginaire, organisée de telle façon qu’elle empêche ses membres d’atteindre le bonheur, et contre l’avènement de laquelle l’auteur entend mettre en garde le lecteur). La principale figure du roman, Big Brother, est devenue une figure métaphorique du régimepolicier et totalitaire, ainsi que de la réduction des libertés. Il décrit une Grande-Bretagne postérieure d’une trentaine d’années à une guerre nucléaire entre l’Est et l’Ouest censée avoir eu lieu dans les années 1950, où s’est instauré un régime de type totalitaire fortement inspiré à la fois du stalinisme et de certains éléments du nazisme. La liberté d’expression en tant que telle n’existe plus.Toutes les pensées sont minutieusement surveillées, et d’immenses affiches trônent dans les rues, indiquant à tous que « Big Brother vous regarde » (Big Brother is watching you).
Winston Smith, habitant de Londres en Océania, est un employé du Parti Extérieur, il est officier au Ministère de la Vérité. Son travail consiste à remanier les archives historiques afin de faire correspondre le passé àla version officielle du Parti. Toutefois, contrairement à la majeure partie de la population, Winston ne réussit pas à pratiquer cette amnésie sélective et ne peut donc adhérer aux mensonges du parti. Il prend alors conscience qu’il n’a pas de pensées aussi orthodoxes qu’il devrait en avoir aux yeux du Parti. Susceptible d’être traqué par la Police de la Pensée, une redoutable organisation derépression, il dissimule ses opinions contestataires aux yeux de ses collègues de travail. Le roman s’ouvre sur les projets d’écriture de Winston ; il désire en effet garder une trace écrite et donc fixe du passé, en opposition à la propagande de l’Océania. La ténuité des possibilités de rébellion apparaît rapidement ; la simple rédaction de son journal n’est possible à Winston que grâce à unesingularité dans le plan de son appartement qui permet d’échapper au regard omniprésent du télécran.
Lors des Deux Minutes de la Haine, moment rituel de la journée, pendant lequel le visage de l’« ennemi », Emmanuel Goldstein, est diffusé sur des écrans, Winston croise Julia, une jeune femme du commissariat aux romans, membre de la ligue anti-sexe des juniors. Après avoir cru qu’elle était une espionnede la Police de la Pensée, notamment à cause du fait qu’elle semblait souvent le suivre, Winston changera d’avis lorsqu’elle lui avouera plus tard être amoureuse de lui. Ils s’aiment et font l’amour clandestinement. Ils savent qu’ils seront condamnés, et que tôt ou tard ils devront payer le prix de tous ces crimes envers le parti. Ils rêvent cependant d’un soulèvement, d’une résistance ; ilscroient au mythe d’une Fraternité ( Brotherhood) qui existerait quelque part et unirait les gens comme eux contre le Parti. C’est pourquoi ils finissent par aller à la rencontre d’O’Brien, personnage intelligent et charismatique, membre du Parti intérieur dont Winston a l’intime conviction qu’il est un partisan de la Fraternité. O’Brien leur fait parvenir « Le Livre » de Goldstein, l’ennemi du peupleet du Parti, objet de la haine et de la peur la plus intense en Océania. Il y est expliqué tous les tenants et les aboutissants des systèmes politiques et des manipulations psychologiques mis en place en Océania.
Avant la fin de leur lecture, Winston et Julia sont arrêtés par la Police de la Pensée et amenés au Ministère de l’Amour. Winston y retrouve O’Brien lui-même, qui n’a en fait jamais étémembre de la Fraternité, bien au contraire, car il est justement chargé de traquer les « criminels par la pensée ». O’Brien lui apprend qu’il était repéré comme peu fiable bien avant que lui-même n’en prenne conscience (sept ans plus tôt).
Winston sera torturé et humilié pendant des jours et des semaines voire des mois jusqu’à ce qu’il perde toutes ses convictions morales et soit prêt à…