Commentaire composé du poème de francis ponge, le pain
Le pain, commentaire de texte
Comment, en partant d’un sujet aussi banal que le pain, Ponge nous transmet sa vision du monde ?
Introduction :
Réflexion sur le monde, le poète déchiffre le monde. Pour Ponge, volonté de regarder différemment les choses, de se débarrasser des sentiments mis dans un poème. Le poème n’est pas l’écriture d’une subjectivité. Se débarrasser de ce qui codifie lepoème. Notre regard est influencé par notre culture, notre éducation. Il veut que nous ayons un regard neuf, débarrassé de connotations culturelles. Regard sur les objets, les animaux.
Il veut redonner leur importance aux choses. Ce qui est banal, on va essayer de le regarder comme si c’était la première fois. Découverte, effet de surprise, étonnement = sentiment que le poète veut susciter.Ponge veut montrer que tout est mystère à condition qu’on le regarde.
I. Comment regarder les choses ?
1) Un regard banal
– « le pain » ( déterminant défini qui met en a priori que c’est une réalité connue par tous.
– « est » (v.1) ( présent de vérité générale. Réalité physique. Incontestable.
– « surface du pain » (v.1), « la mie » (v.8), « le four » (v.4), « la pain rassit » (v.10)(champ lexical du pain.
– Il parle bien du bien que l’on connait, avec sa croûte, sa mie.
– « sous la main » (v.2) ( référence au pétrissage de la pâte, à la consommation du pain.
– « notre bouche » (v.12) ( la consommation du pain est banale.
2) Une lecture pas banal / Un glissement vers un regard différent / Un monde miniature
– « merveilleux » (v.1) ( on est passé du banal àl’extraordinaire.
– « comme si » (v.2) ( Idem
– Renversement d’échelle. Le pain est regardé à la loupe. On entre dans l’étonnement avec l’adjectif « merveilleux » (v.1)
– On entre dans une vision panoramique. « pan » signifie ensemble. On peut tout voir.
– Jeu sur la réalité phonétique. « panoramique » (v.2) évoque l’étymologie du mot « pain ».
– « les Alpes […] Andes » (v.2-3) ( champ lexicaldu paysage en grossissant sur le pain. Il a pris des massifs importants, de plus en plus grands, rythme ternaire. Côté impressionnant.
– « vallées […] crevasses » (v.5) ( tout est mis au pluriel. Notion d’irrégularité. Le pluriel montre l’abondance. Sonorités rudes « cr » opposées aux douces « d », « v ». Cela montre la variété du paysage.
– « feuilles ou fleurs » (v.8), « éponges » (v.8) (champ lexical du paysage. On a la faune et la flore.
– « sœurs siamoises » (v.9) ( évoque l’humain. Il mèle végétal et animal. Tous les règnes (végétal, minéral, animal) sont représentés.
– C’est un monde miniature. On a dépassé le regard banal sur le pain
Transition :
Ponge nous a invités à un regard plus proche de la réalité, ce pain est à voir comme un univers. Il évoque la formation dupain, donc du monde. Interprétation cosmogonique (= science de la formation du monde, origine de l’univers).
II. Un récit cosmogonique
Toutes les civilisations écrivent leur récit cosmogonique. ex : la Bible avec la genèse.
1) Le thème de la cuisson
– « éructer » (v.4) ( évoque l’ébullition gazeuse de la lave au centre de la terre. Big-bang = ébullition gazeuse. Pour le pain, c’estla levure.
– « four » (v.4) ( l’idée du four qui permet de durcir la pâte. C’est bien la cuisson, tant pour le pain que l’univers, au contact de l’air, qui permet le durcissement. C’est la cuisson qui différencie l’intérieur de l’extérieur « façonnée » (v.5)
– Il y a un dessus dur « dalle » (v.6) et un dessous « sous-sol » (v.8) qui est mou « mollesse » (v.7).
– Cette « mollesse » (v.7) est« ignoble » (v.7) [étymologiquement = qui n’est pas noble]. Il y a le monde de la surface et celui de la forme. Ce qui est en dessous est « lâche » (v.7), « ignoble » (v.7), « amorphe » (v.3)
– Tant que la lumière n’a pas pénétré, cela reste moi et lâche. Dans le Genèse, tout prend forme lorsque Dieu dit « Que la lumière soit. Et la lumière fut.
2) Un créateur, une intention
– « four…