La question de l’imitation chez platon
La question de l’imitation chez PLATON
( mimèsis )
République, Livre X
Thèse : Condamnation philosophique de l’art ( pictural
– apparence d’apparence )
1. ontologique : l’apparence estune illusion sans substance ou réalité, un néant ;
2. épistémologique : l’omniscience de l’imitateur qui prétend tout imiter ne repose sur aucune science ( > Criton, problème de la compétence ) ;3. morale : « chacun ne peut pratiquer qu’un métier » ( 394e ) et prétendre les pratiquer tous ( orateur-médecin ) est non seulement une duperie mais aussi une « injustice » au sens platonicien ( la «justice » étant la vertu hors pair qui maintient toute chose ( hommes et puissances de l’âme – tête/cœur/ventre ) dans sa position propre or polytechnicité => errance sans fin ( hubris ), perted’identité et risque de la folie ( 396c )
En effet, l’imitateur ne produit pas seulement une image, une « icône » ( eikôn ) qui respecte les proportions de son modèle ( > Lois, art égyptien qui utilisaitle procédé de la mise en carré ) mais un fantôme ( phantasma ), un simulacre ( eidolon ) ou une « idole » qui se substitue au modèle et le fait oublier. C’est ce que font lespeintres réalistes ( hyperréalistes ! dirait-on aujourd’hui ), les seuls que condamnent Platon, les « skiagraphes », peintres d’ombres ( skiai ) qui utilisent le raccourci, le modelé et la perspective ;les experts en trompe l’œil ( voir Zeuxis et ses raisins ). Dans Le Sophiste Platon opposera l’art de la copie à l’art du simulacre qui produit des simulacres trompeurs analogues à ceux queproduisent les « montreurs de marionnettes » ( artistes, orateurs, sophistes… ) de la Caverne ( République, 514b ) – voir Dossier « Étude d’œuvre ».
L’intervention du miroir permet à Platond’opérer un coup de force : l’artiste, au rebours de l’artisan qui, comme le démiurge, impose une forme à une matière rebelle, ne fait à proprement parler rien : le miroir est ici un instrument à…