Le nucléaire
La compétitivité du nucléaire par rapport aux autres sources de production d’électricité.
Les centrales nucléaires sont compétitives parce que :
Le coût du Kwh est peu élevé :
Ce coût se calcule à partir de trois composantes :
Les investissements et leur amortissement.
Par comparaison avec les autres moyens de production d’électricité, le nucléaire se caractérise parl’importance des investissements nécessaires.
Les investissements comprennent :
_ les coûts de conception,
_ les coûts de construction,
_ les coûts liés à leur démantèlement (environ 15% des dépenses d’investissement).
Au total, ces dépenses d’investissement représentent plus de 60% des coûts de production pour une centrale nucléaire (contre seulement 20% pour une centrale à gaz parexemple).
La part des investissements occupe une place importante dans le prix de revient du nucléaire. Sans compter que le coût d’investissement initial va être encore augmenté par :
_ la gestion des déchets,
_ et le renforcement des normes de sécurité.
La filière nucléaire semble alors handicapée par l’importance des investissements nécessaires.
Mais, malgré tout, ces importantesdépenses liées aux investissements ne semblent pas représenter un obstacle à la compétitivité des centrales. En effet, il existe des facteurs qui vont contribuer à la diminution de la part des investissements :
_ L’allongement de la durée de vie économique des installations. Leur durée de vie a été portée successivement à 25, puis 30 ans et pourrait atteindre 40 ans.
_ L’amortissement descentrales : elles sont amorties relativement rapidement. Une centrale neuve nouvelle génération coûte environ 4 milliards d’€. Cet investissement sera amorti sur 20 ans environ (alors que les centrales à gaz sont amorties sur 60 ans).
L’amortissement des centrales dépend de la quantité totale d’électricité produite pendant la durée de vie de la centrale.
Les coûts d’investissement seront donc d’autantplus faible que la centrale sera utilisée pendant toute l’année et que sa durée de vie sera importante.
Lorsqu’une centrale est amortie, le prix de revient du Kwh devient très bas. D’où la tendance en cours d’allonger la durée de vie des centrales.
Les charges d’exploitation et d’entretien.
Elles comprennent :
_ le personnel,
_ l’administration,
_ les assurances,
_ etc.
Cescharges sont influencées par l’effet de taille des centrales (plus les centrales sont grandes, plus il besoin de personnel par exemple). Elles interviennent pour environ 20% du coût total du Kwh.
La gestion du cycle du combustible : 20%.
Par rapport à d’autres combustibles, le nucléaire a une particularité : la part de l’uranium dans les coûts de production est peu élevée (5%). Ce qui signifieque les variations éventuelles du prix de l’uranium affectent très peu le coût de l’énergie produite. Le prix de revient dépend peu des conditions des marchés des matières premières. L’uranium n’entre que pour une très faible part dans le coût du Kwh nucléaire ce qui favorise sa stabilité et le rend prévisible à long terme. Ce qui n’est pas le cas du gaz, par exemple. En effet, le coût du Kwh gaza une marge d’incertitude liée aux variations possibles du prix du gaz très importante.
Cependant, la gestion de l’uranium nécessite des coûts supplémentaires :
L’ensemble de la gestion du cycle de combustible pèse pour 20% dans le prix de revient. On y intègre :
_ les coûts de gestion du combustible avant (fabrication),
_ et après son utilisation (éventuel recyclage, gestion desdéchets).
En revanche, ces coûts sont estimés à plus de 60% pour les filières à combustibles fossiles.
Au final, si on tient compte :
_ de ce prix d’investissement,
_ du prix de l’uranium,
_ des coûts d’exploitation et de maintenance,
_ des provisions nécessaires aux dépenses futures de démantèlement et de stockage des déchets radioactifs,
on aboutit à un prix de revient du Kwh nucléaire…