La crise financière
5 DECEMBRE 2010
– La crise financière –
Une crise financière mondiale s’est déclarée et peut être caractérisée par 3 chocs.
D’abord, le système des subprimes s’est écroulé quand les souscripteurs de ce type d’emprunt se sont avérés dans l’impossibilité de rembourser leur emprunt. Les nombreux produits financiers dérivés de ce type d’emprunt ont déclenché des pertes en cascade surrépercutant sur l’ensemble de l’économie.
Ensuite, Jérome Kerviel, trader de la société générale a pu, en échappant à tout contrôle de surveillance, miser et perdre 5 milliards d’Euros.
Enfin, un géant de Wall Street, la banque d’affaire Lehman and Brother a été poussée à la faillite.
L’information permettant de prévoir cette crise était là, mais il fallait pouvoir en repérer les signesannonciateurs. En effet, le libéralisme absolu caractérisant le système économique actuel pousse les banques à prendre ou faire prendre des risques incontrôlés afin de maximiser leurs profits.
Par exemple, Dexia, qui est la banque numéro un des collectivités locales, en est arrivée à vendre à ces collectivités des emprunts toxiques. Il s’agissait d’emprunt avec, au début, des taux fixes trèsintéressants. Par la suite, ces emprunts pouvaient atteindre des taux d’intérêts exorbitants en fonction de la réalisation d’une clause complexe et aléatoire tel la comparaison de taux de devises à un moment futur.
Ce type de produit financier permettait de faire concorder l’intérêt de Dexia qui sait qu’elle va maximiser son profit à long terme et celui du politique qui voit son intérêt à court terme.En effet, le politicien, qui ne pense qu’à sa popularité, peut se prévaloir des taux d’intérêts faibles au moment où il contracte l’emprunt. Il sait que les taux d’intérêts élevés ne le concerneront pas, mais viendront miner la législature suivante. Son raisonnement est le suivant : « Ce que je gagne sous cette législature, mon opposant politique le perdra sous la législature suivante ».
Ladécision de contracter ces emprunts s’avèrent nuisibles pour la collectivité. Quand les taux s’élèvent, la collectivité se retrouvent avec de grosse difficulté pour boucler son budget et même parfois dans un état d’endettement important. La collectivité va être obligée d’augmenter les impôts et de diminuer ses investissements. Ces mesures ont des conséquences sur l’économe opérationnelle qui s’enretrouve ralentie. De plus, la collectivité va se retrouver face à des banques de plus en plus réticentes à leur octroyer d’autres emprunts.
Si la crise était prévisible, l’information nécessaire pour intervenir n’était par contre pas disponible ou, en tout cas, pas en qualité suffisante. En effet, tout établissement financier est présent d’une manière ou d’une autre dans les paradis fiscaux. Lesparadis fiscaux constituent des zones opaques où la dérèglementation et l’absence de contrôle permet de falsifier l’information sur les établissements financiers. Ainsi, un établissement bancaire pourra y cacher des pertes qu’il ne veut pas divulguer pour l’instant. Un autre établissement pourra s’y prêter à des opérations financières plus risquées que ce qui lui est normalement autorisé sans queles autorités de contrôle ne puissent le vérifier.
Ces paradis fiscaux rendent impossible à l’état de contrôler le monde financier. L’état, organe national, est stoppé dans ses enquêtes par les frontières des paradis fiscaux. L’économie, elle, ne connaît pas de frontière. Des organismes de contrôle supranationaux existent, mais les organismes financiers auront toujours une longueur d’avance.L’efficacité du contrôle de l’état est entravée également par la lenteur et la rigidité de la mise en place d’outils législatifs alors que l’économie se caractérise par sa vitesse d’adaptation. Enfin, l’état n’a pas les moyens financiers et même « physiques » de contrôler tous les traders. L’état en arrive même à faire appel aux banques elles-mêmes pour s’autocontrôler. Mais, cet autocontrôle…