La justice et la loi

décembre 12, 2018 Non Par admin

LA JUSTICE et LA LOI

I : Définitions et problèmes :

Le mot « justice » vient du latin « jus » qui signifie « le droit ».
La « loi » correspond à la réalisation de la justice, à l’ensemble des règles destinées à en rendre compte.
Si la justice se rapporte à l’institution judiciaire, à ses magistrats, aux différents codes de lois, on comprend alors qu’être juste, c’est respecter les loiset que l’injuste est celui qui désobéit.
On s’aperçoit que cette idée demande examen, car notre expérience de la vie quotidienne peut nous amener à penser que certaines lois sont injustes, et que le strict respect des lois peut conduire à des injustices…
Quels sont les liens entre la justice et la loi ? Qu’est-ce que le droit ? Existe-t-il des lois injustes ? Peut-on désobéir aux lois ? Aquelles conditions ? Comment ?
Quels sont les liens entre la justice et la loi et ma liberté ? Les lois sont-elles une entrave à ma liberté ? Ou au contraire, les lois sont-elles la garantie d’une liberté effective ?
Qu’est-ce qu’être juste ?

Nous nous demanderons s’il est possible de fonder la justice sur le droit, ce qui présuppose qu’on tente de comprendre ce que signifie le droit. Nousévoquerons ensuite les liens entre la justice, la loi et la liberté.

II : Peut-on fonder la justice sur le droit ?

Pour être juste suffit-il de respecter le droit, les lois inscrites et faites par les hommes ? Peut-on reconnaître la faillibilité lois écrites par les hommes et continuer à se faire une idée de la justice ? Cela ne revient-il pas à nier l’universalité de la justice ? Comment la justicedes hommes peut-elle prétendre à l’universalité alors que les lois, le droit varient d’un pays à l’autre, d’une époque à l’autre, d’un régime politique à l’autre ?
Pour sortir de cette impasse, une hypothèse se présente : envisager l’idée d’une justice immuable, fondée sur des principes acceptés par tous les hommes ?
Cette idée repose sur la distinction conceptuelle entre droit naturel (oulois naturelles) et droit positif.

Le droit positif correspond donc au droit en place, appliqué dans un pays donné ; il est une réalité observable se matérialisant par des coutumes ou des codes écrits. Ce droit est « armé », car il est imposé par la force publique. Il est artificiel, car élaboré par les hommes. Il est aussi variable et reflète donc la culture, les forces politiques en place,l’histoire…
Le droit naturel ou lois naturelles correspondent à l’ensemble des règles qui peuvent ne pas exister en fait mais dont on affirme qu’elles devraient exister parce qu’elles sont conformes à ce qu’il est bien d’exiger.
Il désigne un droit idéal et non réel, immuable, universel et « désarmé ». Il semble que cette notion remonte à l’antiquité. On la retrouve déjà chez Platon ou Cicéron :
« Ilexiste une loi vraie, la droite raison, conforme à la nature et répandue dans tous les êtres, toujours en accord avec elle-même, éternelle…C’est aussi un seul et même dieu qui en est l’auteur, maître commun et souverain à tous les êtres qui en est l’auteur, l’a publiée et promulguée. Quiconque n’obéit pas à cette loi se fuit lui-même » déclare Cicéron.

Ici l’idée de droit naturel découle dedieu. Elle présuppose la justice des hommes et la justice de dieu, ou une justice supérieure.
Au XVIII°, afin de libérer pouvoir politique et pouvoir religieux, des penseurs comme Rousseau ou Kant vont tenter de développer l’idée de droit naturel en lui cherchant des fondements laïques, profanes. Mais comment garder cette référence au droit naturel en écartant tout rapport avec dieu ?
Il faut,selon eux, se tourner du côté de la nature humaine et de la sociabilité de l’homme.
Ils trouvent donc un fondement au droit naturel dans le concept de personne. Un être humain est une valeur en soi objective. Tout homme a une dignité qui appelle le respect.
Cette idée est à l’origine de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Ainsi, cette distinction appelle à reconnaître la…