Le silence
Aujourd’hui 12 mai, journée mondiale de la Fibromyalgie, j’ai souhaité vous parler plutôt du Silence, j’aurais us en parler sans lire mon papier mais je n’ai pas osé. Le silence me concerne tout particulièrement en effet un mois avant mon initiation, ma fille de 13 ans m’offrait, hasard ou étonnante perspicacité de sa part, un galet où était gravé en lettre d’or le mot «SILENCE ». Ce cadeau toutsimple me montrait ce que je devais travailler d’urgence et ce travail je l’ai commencé grâce à vous.
J’ai observé des deux formes de silences :
Celui que l’on peut définir comme l’absence de bruit ou de son. Silence qui, parfois, nous fait réfléchir et éprouver de temps à autre notre vacuité, la sensation du néant de notre vie. Ce silence qui nous pousse ainsi à écouter de la musique, la radioou même parler seul tout haut chez soi ou dans la rue, pour ne pas se sentir seul, face à soi même. Pour ma part, j’arrive à gérer ce type de silence même si souvent je me réfugie dans l’écoute d’une belle musique, en particulier face à la difficulté de m’endormir, j’évite ainsi d’entendre tout le vacarme de mon silence intérieur, ce bruit diffus des synapses quand mes pensées de toutes sortess’affolent et se bousculent dans mon petit crane.
La deuxième forme est le silence de communication, c’est-à-dire le moment qui s’installe dans une discussion ou dans une phrase. J’ai été souvent terrorisé par ce type de silence.
Je l’avoue à ceux qui ne l’avaient pas constaté : je suis ou plutôt j’étais un très grand nerveux en présence des autres, un agité du cerveau en perpétuelle excitationverbale.
Etais ce par timidité, manque de confiance en moi ou simplement le besoin d’être aimer, mais je ressentais toujours l’irrésistible besoin de parler. Vivacité, énergie ou plutôt morbide nervosité ?
Vous constaterez que je m’efforce de parler au passé, car depuis que je suis parmi vous, j’essaie de me soigner énergiquement ayant enfin compris tous les bienfaits du silence et de l’écoute.Voilà bientôt 9 mois que je travaille avec vous cette maitrise du silence et cette sérénité de l’esprit; cela a été très dur; au début, non seulement je redoutais les moments de silence mais en plus je ne les comprenais pas.
Je me souviens ainsi, au tout début de chaque tenue, quand le couvreur se retirait pour vérifier si nos travaux étaient couverts, je m’impatientais ne comprenant paspourquoi ce couvreur était si long. Puis j’ai récemment compris que cette longue attente était là tout simplement pour instaurer en loge ce silence cette quiétude si bénéfique à la bonne tenue de nos travaux. L’utilité du silence, c’est-à-dire l’importance de profiter de ce moment pour rentrer en moi-même m’apparaît maintenant évidente. Cette longue attente du couvreur que je redoutais tant, estmaintenant devenu un pur moment de bonheur, un instant privilégié de méditation.
Au sujet du silence de communication, moi si empressé, je ne supportais pas non plus au début toute cette lenteur, tous ces longs silences en loge. Quand le VM disait « la parole circule sur les colonnes » et qu’en réalité tous les maçons de la loge restaient muets, j’étais très mal à l’aise et ne comprenais pas pourquoipersonne n’osait prendre la parole pour rompre ce pesant silence.
Dans ma vie, je me suis toujours senti obligé de briser le silence en posant, par exemple, la première question à un conférencier. Je devais sauver, inconsciemment bien sûr, cet orateur de ce que je croyais être sa souffrance du fait de l’absence d’intervention de son public.
Maintenant « quand le silence règne sur les colonnes »,je reste zen et si un Frère ou une Sœur prends la parole, je constate souvent la justesse et la qualité de son intervention. La mise à l’ordre puis la demande d’autorisation et enfin la prise de parole avec la main droite sous la gorge ne peuvent donc amener des paroles irréfléchies ou d’inutiles bavardages. En revanche, je ne me vois même plus prendre la parole, préférant l’intérêt de…