Resumé animaux denaturé vercors
Des anthropologues partis à la recherche du « chaînon manquant » (hypothétique créature intermédiaire entre l’homme et le singe) découvrent celui-ci, non pas sous forme de fossile, mais d’unepopulation vivante. L’espèce est nommée Paranthropus Greamiensis en l’honneur de son découvreur Greame, et surnommée Tropi (pour anthropopithèque).
Un homme d’affaires nommé Vancruysen imagine d’en faireune main-d’œuvre à bon marché, sans salaires ni droits, pour une usine de lainage. Dès lors, les anthropologues comprennent qu’il faudra bien répondre à la question « les tropis sont-ils des hommes ? »,questions que les anthropologues ont l’habitude de rejeter concernant les espèces de la lignée humaine, la jugeant assimilable au paradoxe sorite.
« L’apparition des tropis, conclut-il, prouvel’inanité de la notion simpliste de l’espèce humaine. Il n’y a pas d’espèce humaine, il n’y a qu’une vaste famille d’hominidés qui descend l’échelle des couleurs, au sommet de laquelle est le Blanc -l’homme véritable – pour aboutir à l’autre bout, au tropi et au chimpanzé. Il faut abandonner nos vielles notions sentimentales, et scientifiquement établir la hiérarchie des groupes intermédiaires »abusivement dits humains ». (page 130) »
Les autorités préfèrent ne pas tenter de répondre à la question. Pire, il apparaît que la question « les tropis sont-ils des hommes ? » est tout simplementinsoluble parce que la question « Qu’est-ce que l’homme ? » elle-même n’a pas de réponse écrite dans la loi. Les anthropologues décident de tester si les tropis sont interféconds, d’une part avec les singes,d’autre part avec les hommes. Mais les inséminations artificielles de femelles tropis par du sperme d’homme et de singe se révèlent toutes fécondes, ce qui interdit d’avoir la réponse par ce critèreavant que ces rejetons ne soient eux-mêmes en âge de procréer.
La difficulté de la question vient évidemment du fait que les tropis étant par définition l’intermédiaire entre l’homme et le singe, il…